Mi-juillet, l’association des amis des papiers de Belleherbe a remis un chèque de 1 000 euros aux Convois solidaires. L’occasion d’organiser une conférence débat en présence des Convois solidaires et des donateurs qui se mobilisent depuis deux ans, pour expliquer la destination des dons, en toute transparence.

Les Convois solidaires ont repris la route de l’Ukraine, fin juillet. Direction Odessa, avec à leur bord, des ordinateurs reconditionnés, des extincteurs, du matériel médical (sondes, pansements, potences, déambulateurs, chaises roulantes, etc.), de la nourriture entérale (injectée par tube pour les malades souffrant de problèmes de déglutition ou de glotte), des vélos, des bougies, des filets de camouflage, des filets anti-drone… Un minibus destiné au transport d’enfants atteints de troubles psychomoteurs à Odessa a aussi pris le départ. L’association des Amis des papiers de Belleherbe a contribué elle aussi à ce convoi en remettant mi-juillet un chèque de 1 000 euros.

L’association des Amis des papiers de Belleherbe a remis un chèque de 1 000 euros mi-juillet

Depuis la création des Convois solidaires en 2022 à Besançon, à l’initiative de Stéphane Ravacley, 275 tonnes de matériel ont été déposées à la frontière polonaise, 75 tonnes ont été apportées directement depuis août 2023. "Depuis cette date, à part deux camions qui ont été envoyés à la frontière, on va sur place pour donner de main à main, toujours aux mêmes personnes car il y a beaucoup de corruption", précise Daniel Federspiel, président de l’association des Convois solidaires. "Chaque don fait l’objet d’un retour sur sa destination", reprend Daniel. "Depuis juin 2024, on n’a plus le droit de passer la frontière avec du matériel, sauf si c’est une demande d’associations reconnues par l’Ukraine. Les besoins, ce n’est pas nous qui les inventons. Nous, on répond aux besoins sur place."

Les Convois solidaires gardent toujours un solide vivier de bénévoles (photo Convois solidaires).

Ce dernier, bénévole de la première heure, s’est rendu au moins 7 fois en Ukraine. Il a conduit l’ambulance en mars 2022. "On voit des choses tellement fortes. Nous avons déjà envoyé 30 ordinateurs à l’hôpital de Lyubashivka, on en a rapporté 30, fin juillet. Là-bas, ils nous ont dit : "Vous sauvez l’hôpital." Avec 60 ordinateurs, on sauve un hôpital de 2 000 personnes, c’est géant. Aujourd’hui, l’Ukraine est en économie de guerre. Les écoles et les services médicaux n’ont plus rien, plus de subventions. Pour la nourriture entérale, on nous a dit : "Ils n’ont plus rien à manger s’ils n'ont pas ça."

Ce que les Ukrainiens ont besoin de ressentir, c’est qu’on est avec eux. "Ils disent : ne nous oubliez pas." En février, on a pu déposer au centre du pays des groupes électrogènes qu’on a pu acheter grâce à un mécène. Ils ont été distribués dans les tranchées. Des vélos ont également été apportés dans le centre de l’Ukraine pour les déplacés du Donbass qui se retrouvent sans rien. "L’Ukraine est pauvre comme la France l’était après guerre. Certains coins isolés n’ont pas l’eau courante, il faut faire 5, 10, 15 km pour aller chercher de l’eau dans le puits du village", précise Daniel Federspiel. D’où la nécessité des vélos.

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Des filets de camouflage pour les drones ont aussi été confectionnés dans le local des Convois solidaires avec du tissu acheté au Donbass. Une collecte (parmi les 5 en cours) concerne des filets antidrone. En trois ans d’existence, l’association a beaucoup évolué. Mais elle a gardé une constante : être au contact des gens qui en ont besoin. "On fait le lien, on revient vers les mêmes personnes", note Daniel Federspiel. Forts de 75 adhérents, les Convois solidaires ont gardé 25 bénévoles de la première heure, 25 qui sont présents depuis 9 mois, et le reste se sont engagés entre juillet 2022 et septembre 2024. "Il y a eu l’engouement du premier convoi, mais l’investissement est très lourd. Certains partent, d’autres arrivent. Sur trois mois glissants, nous avons le même nombre d’adhérents à + ou - 10 %." Trois nouveaux bénévoles sont partis fin juillet. 90 % des bénévoles actifs ont plus de 65 ans.