Fautes

Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre. Dans notre histoire, l’extrémisme a déjà failli nous conduire à l’abîme. C’est un poison : il divise, il pervertit, il détruit… Tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme. Le vrai combat de la France, le bon combat, c’est celui de l’unité, de la cohésion.

Ces phrases ont été prononcées en 2007 - cela semble une éternité… -, par un certain Jacques Chirac, alors président de la République, dans un message d’adieu aux Français au moment de passer la main à son successeur. Que ne penserait-il aujourd’hui de ses indignes successeurs, Éric Ciotti en tête, qui ont vendu l’âme républicaine de leur parti au diable au nom de la compromission ? Et même si ce dernier se targue d’avoir le soutien de plusieurs dizaines de milliers de militants L.R. qui approuvent cette alliance avec le Rassemblement national, que fait-il des centaines de milliers d’autres militants de la droite républicaine qui avaient encore l’illusion que le Général De Gaulle, Georges Pompidou ou Jacques Chirac avaient des héritiers dignes de la mémoire de la France ?

Il en est de même pour tous ceux à gauche, qui, sous couvert d’une unité de façade justifiée par la nécessité de faire barrage à l’extrême droite, ont ravalé, pour un temps, leurs divisions et leurs convictions, comme une potion amère. On ne peut également qu’en vouloir au président Macron qui, en atomisant le paysage politique français depuis plusieurs années pour demeurer le seul rempart possible contre le Rassemblement national, a provoqué un tel chaos. Mais on l’a vu aux dernières Européennes, on le verra sans doute encore lors de ces Législatives, la diabolisation du R.N. ne fonctionne plus depuis longtemps.

L’erreur commune de tous les autres partis, et du président actuel en tête, c’est d’avoir méprisé les légitimes questions que les Français se posent depuis des années sur les sujets de société tels que l’insécurité, l’identité, l’immigration, le pouvoir d’achat, les retraites, en refusant de voir ces problèmes en face et laissant ainsi le champ libre au Rassemblement national sur ces questions. Si on peut accuser ceux qui aujourd’hui se rallient artificiellement pour des raisons électoralistes de commettre des fautes morales, on peut qualifier de faute politique l’attitude du président Macron de n’avoir pas pris à bras-le-corps ces questions essentielles, et d’en arriver à cette situation qui confine à la crise de régime.

Jean-François HAUSER
Directeur de la rédaction

Le blog d'actu de La Presse Bisontine, La Presse Pontissalienne et du journal C'est à dire