Dans le cadre du plan Rivières Karstiques, la Rêverotte a subi des travaux de renaturation, menés par l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre. L'ambition est de viser la labellisation Rivière sauvage sur l’ensemble du bassin-versant.

Affluent principal du Dessoubre, la Rêverotte a toujours su garder un caractère préservé favorisant le maintien d’une biodiversité et d’une faune variée, notamment piscicole : truite, ombre, chabot, lamproie de Planer mais aussi « les grands plécoptères devenus rares sur les rivières et ruisseaux des bassins versants voisins », précise ainsi la Préfecture dans un communiqué sur le Plan Rivières Karstiques.

Lancé il y a deux ans, ce dernier avait pour objectif de retrouver une qualité des eaux des rivières karstiques et préserver la ressource tout en intégrant les enjeux du changement climatique.

Le 20 mars dernier, le préfet, accompagné des présidents des E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue et Doubs-Dessoubre, du Département et de l’Agence de l’eau, a pu observer les travaux effectués sur la Rêverotte à Bretonvillers

Le 20 mars dernier, la Préfecture, le Département, l’Agence de l’eau, les E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue et Doubs-Dessoubre ont constaté les travaux effectués sur la Rêverotte à Bretonvillers, menés par l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre. D’un montant de 450 000 euros, ils ont notamment permis l’enlèvement de quatre passages busés et l’installation de ponts-cadres, la restauration morphologique des tronçons anthropisés et la destruction des barrages qui retenaient la pollution. L’eau s’épure ainsi beaucoup plus facilement. Un linéaire de 300 mètres a été reméandré à la source. Des résineux ont été coupés. « La berge qui pouvait avoir un rôle de filtre pour des éléments fertilisants a été occupée par des épicéas qui acidifient les sols. Donc il n'y avait plus de filtre, souligne François Cucherousset, président de l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre. On doit arriver à mettre dans la boucle les propriétaires forestiers pour discuter des essences à planter vers les cours d’eau. »

Les berges ont été désenrochées. Le ruisseau qui vient de la Cascade de Vermondans a été reméandré également, permettant de redonner tout le potentiel de la zone humide. L’objectif de ces travaux d’ampleur est bien de labelliser Rivière sauvage l’ensemble du bassin versant de la Rêverotte. Jusqu’à présent et depuis 2022, seuls 12 kilomètres (sur 14) étaient labellisés. Les deux derniers kilomètres en aval ainsi que la source sur une centaine de mètres, en étaient exclus.

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Le renouvellement de ce label qui est « un outil de conservation des rivières qui reconnaît à la fois la naturalité exceptionnelle d’un cours d’eau et l’engagement des gestionnaires locaux volontaires pour le préserver, en harmonie avec les activités de la vallée » (dixit le site Internet du label) a lieu en 2026. Une manière de garder une trace des investissements importants. Car Gilles Robert, vice-président de l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre déplore des critiques venant d’autres élus sur les actions de l’E.P.A.G.E. « La nature reprend vite ses droits et tant mieux. Mais les travaux que nous faisons sont invisibles. Et après, on nous demande ce qu’on fait à l’E.P.A.G.E. »

« Il faut amener les futurs et nouveaux élus sur le terrain pour les acculturer », avance Béatrix Loizon, vice-présidente du Département.

Depuis 2022, 20 millions d’euros de subventions ont été financés par l’Agence de l’eau dans le périmètre du plan Rivières karstiques pour la réduction des pollutions et la restauration des fonctionnalités des milieux naturels. « Le plan Rivières karstiques a permis la mobilisation de moyens financiers importants avec des résultats significatifs notamment au niveau des mises en conformité des fromageries dans la gestion de leurs effluents », souligne le préfet Rémi Bastille. Le Département a apporté 6millions d’euros d’aides départementales et a soutenu 42 millions d’euros de travaux pour améliorer l’eau potable et l’assainissement. Il accompagne aussi les agriculteurs pour limiter la tension sur le réseau d’eau et les intrants agricoles dans le sol, notamment avec l’arrêt de subvention pour les systèmes tout lisier.


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