Installé à Charquemont, il accorde, restaure et répare ces instruments. Il commercialise aussi des pianos reconditionnés livrés dans tout le département.
Depuis une quinzaine d’années dans le métier, ce Montbéliardais s’est installé à son compte à Charquemont il y a cinq ans. “J’ai effectué une formation en alternance à l’I.T.E.M.M. du Mans qui m’a permis d’apprendre les bases tout en travaillant dans un magasin de musique”, se souvient-il. Cet institut des métiers de la musique est réputé en France et délivre un C.A.P. de réparateur-facteur. “Beaucoup de gens pensent à tort que le fait de pratiquer le piano leur permet d’accorder de manière optimale leur instrument, mais c’est faux car c’est un boulot à part entière”, ajoute-t-il. Il concède que le marché est en forte baisse et que les magasins de musique tirent la langue. La concurrence asiatique est rude pour les fabricants européens, trois d’entre eux en Allemagne ont d’ailleurs cessé leur activité ces derniers mois. La production coréenne a été presque intégralement délocalisée en Indonésie et les marques japonaises produisent leurs “bas de gamme” en Chine.
Dans ce dernier pays, l’industrie était d’ailleurs portée par une prime “culturelle” versée aux parents qui investissaient dans un piano fabriqué localement pour enseigner la musique à leur progéniture. Depuis l’arrêt de cette aide, les stocks sont pléthoriques et les prix, sur le marché mondial, ont drastiquement chuté.
Malgré cette conjoncture maussade, Anthony s’est créé une clientèle. Il sillonne le département et réalise des interventions de 1 h 30 à 2 heures chez des particuliers pour accorder leurs pianos. Quand des travaux complémentaires dus à l’usure ou à la vétusté des pièces sont nécessaires, il les ramène dans son vaste atelier. “Une bonne restauration peut demander de trois jours à un mois de travail en fonction de l’état général des instruments. De plus, j’offre une garantie de 10 ans sur mes prestations”, précise-t-il.

Parallèlement à cette activité, il récupère des instruments anciens qu’il restaure à son rythme. “Je propose par exemple des premiers prix parfaitement révisés entre 2 000 et 3 000 euros, quand un neuf de qualité équivalente coûte au minimum 4 000 euros”, ajoute-t-il. Il prend des photos des diverses phases de restauration des instruments de plus grande valeur et de marques prestigieuses. Ces clichés permettent à ses clients d’apprécier la valeur de son travail et d’être rassurés sur la pérennité de leur investissement. La vente représente aujourd’hui un tiers de son activité et il espère se développer dans le futur en aménageant un showroom. “J’adore le contact humain et la totale autonomie que me procure mon métier, mais ce que j’apprécie le plus, c’est de sauver des pianos anciens et de leur redonner une seconde vie chez de nouveaux mélomanes” conclut Anthony Vuilley.

