Originaire de Morteau, Jean-Pierre Sergent expose actuellement à la galerie Keller à Besançon. À travers ses oeuvres, l’artiste explose le plaisir, le désir, l’érotisme. Une rencontre qui ne laisse pas le visiteur indifférent.
Une fois devant le 7, rue Proudhon à Besançon, il faut pousser la porte cochère bleue, et avancer jusqu’au bout du couloir pour trouver la galerie Keller ouverte par Heidi Suter. L’endroit discret est fréquenté par les amateurs d’art, curieux de rencontrer des artistes dont le travail rompt avec le conformisme et les propos convenus. Jean-Pierre Sergent est de ceux-là.
Actuellement, l’artiste originaire de Morteau qui a vécu un temps à New-York avant de s’installer durablement à Besançon, y présente ses œuvres dans le cadre de l’exposition “Érotica - œuvres sur papier”. L’énoncé met le visiteur sur la voie, et le prépare à la confrontation avec les tableaux de Jean-Pierre Sergent dont l’engagement est une exploration perpétuelle du désir, de l’érotisme, de l’extase, de la jouissance enfin, qui transcende le corps. « Il n’y a rien au-delà de l’orgasme » dit-il.

L’artiste aborde cette quête du plaisir à travers un prisme presque exclusivement féminin. « Le corps de l’homme ne m’intéresse pas car je le connais. En revanche, il y a quelque chose de mystérieux dans le corps nu de la femme. C’est fascinant. C’est ce qui m’intéresse. » Certains de ses tableaux ont un fond pornographique qu’il assume alors que l’époque impose la pornographie. « J’utilise l’image pornographique comme une base à mon travail. Je la transforme. Je vais dans l’intime, dans l’inconscient, le rêve et le fantasme. » Ainsi, l’image se révèle en subtilité dans ses œuvres sur papier à l’acrylique sérigraphié avec des rehauts d’encre de Chine. Ses tableaux complexes, qui flirtent parfois avec le pop art, offrent au visiteur plusieurs niveaux de lecture. Certains, mal à l’aise, y verront une provocation, de l’obscénité, là où d’autres percevront immédiatement la quintessence de la sexualité. Il faut laisser la première vague des émotions pour entrer dans un de ces tableaux. Tous les visiteurs s’accorderont sur un point : le travail de Jean-Pierre Sergent ne laisse pas indifférent. N’est-ce pas là le rôle de l’artiste ?