Le nombre d’interpellations et les quantités de drogues saisies dans le Doubs continuent leur augmentation en flèche. Les services départementaux de police ne veulent pas lâcher un pouce de terrain face au narcotrafic.
Si la brigade des stupéfiants rattachée au Service Local de Police Judiciaire de Besançon, est spécifiquement dédiée à cette mission de combattre les trafics de drogue, le commissaire divisionnaire Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police du Doubs (D.I.P.N. 25) insiste pour dire que "la plupart des 692 policiers et personnels de la D.I.P.N. du Doubs se consacrent à la lutte contre le trafic et l’usage de stupéfiants. C’est un combat de tous les jours qui concerne tous les policiers. Qu’ils soient sur la voie publique, en investigation ou en renseignement, chaque policier concourt à cette lutte" note le directeur.
Plus spécifiquement, la police du Doubs dispose de plusieurs unités dédiées, les brigades des stups. L’une travaille au sein de la D.C.O.S. (nouveau nom de la Police Judiciaire), elle va travailler plus spécifiquement sur les ramifications interdépartementales, voire internationales des réseaux locaux. Et trois autres brigades des stups (une par commissariat) complètent le dispositif, avec 7 policiers dédiés à Besançon, 3 ou 4 à Montbéliard et un à Pontarlier, chargées des investigations et des enquêtes au long cours.
L’évolution récente des trafics de stupéfiants avec la généralisation de l’ubérisation des livraisons entraîne pour la police "une augmentation du nombre d’interpellations en cours de livraison, grâce notamment à notre travail d’enquête" ajoute Laurent Perraut qui confirme néanmoins que malgré cette évolution du système de distribution, "il reste quelques points de deal classiques, même si d’année en année et grâce aux efforts déployés et une politique de harcèlement par les autorités policières, leur nombre a fortement diminué et que nous comptons bien les éradiquer complètement."
Les livraisons ne sont plus le fait de petites frappes ou de caïds locaux, mais sont de plus en plus assurées "par des personnes bien insérées dans la société. Un phénomène inquiétant qui montre l’absence de repères de ces personnes" ajoute le D.I.P.N.
D’après les informations délivrées par les services policiers départementaux, entre deux et trois interpellations de ce type de transporteurs de stupéfiants sont réalisées chaque semaine sur le territoire police du Doubs, c’est-à-dire dans les trois principales agglomérations du département.
Pour autant que le phénomène inquiète les services de police, Laurent Perraut insiste aussi sur le fait que "sans consommateurs, il n’y aurait pas de trafics et sans consommateurs, il n’y aurait pas eu ces terribles règlements de compte auxquels on a encore été confrontés en début d’année." Le ministère de l’Intérieur a fait de cette dernière question un de ses axes de communication récemment, avec clip à l’appui sur les télévisions et les réseaux sociaux. Sur le terrain, cette priorité ministérielle va clairement se traduire prochainement par "une multiplication des contrôles sur la voie publique concernant les consommateurs" affirme le directeur interdépartemental.

À l’échelle du Doubs en 2024, les quantités de drogue saisies continuent leur orientation à la hausse. Les policiers du Doubs ont ainsi saisi l’an dernier 745 kg de résine de cannabis, 40 kg d’herbe, 31 kg d’héroïne, 10 kg de cocaïne, 249 unités de L.S.D. et 1 343 cachets d’ecstasy. Le résultat de la mobilisation des services policiers bien décidés à ne rien lâcher sur ce terrain. S’il n’y a pas eu récemment de saisies de crack, la police départementale confirme que les drogues dures "sont en forte augmentation sur notre territoire."
Pour adapter leurs méthodes aux nouveaux modes de livraison et d’expédition des stupéfiants sur le territoire du Doubs, les policiers utilisent désormais au quotidien les cyber-investigations pour lesquelles les enquêteurs sont formés.
Dans cette lutte sans fin contre les trafics de stupéfiants, tout un chacun peut également être acteur. Le site moncommissariat.fr permet à chaque citoyen de faire un signalement de manière anonyme et sécurisée qui sera ensuite analysée par un service spécial, la cellule régionale opérationnelle sur les stupéfiants qui réunit plusieurs services des forces de l’ordre et de la justice.
En 2024, la police du Doubs a permis d’aboutir à la saisie de 2,086 millions d’euros d’avoirs criminels liés au trafic de stupéfiants. Là encore, les chiffres sont en augmentation constante. C’est deux fois plus que l’année précédente.