Jeux du foulard, rêve indien, Paracétamol challenge… Autant de “jeux” pratiqués par certains élèves dans les cours de récréation. Les autorités alertent.

Les parents d'élèves de l'académie ont récemment reçu un message de la rectrice d'académie, les alertant sur des pratiques dangereuses : « Nous attirons votre attention sur les risques graves que représentent les “jeux” de strangulation (appelés par les élèves “jeu du foulard”, “rêve indien”, “tomate”, etc.) et les “défis” relayés sur les réseaux sociaux (par exemple un “Paracétamol challenge” qui consiste à absorber de fortes doses de ce médicament, entraînant des hospitalisations). Par ces comportements, les élèves se mettent en danger. Au moindre doute ou soupçon, nous vous prions instamment de contacter l’établissement. Votre vigilance et votre collaboration sont essentielles pour prévenir ces pratiques dangereuses et assurer la sécurité de toutes et tous. »

Ce message a été largement diffusé aux parents « parce qu’on observe une recrudescence de ces comportements, de l’école primaire au lycée en passant par le collège », confirme Céline Rousselet, infirmière conseillère technique auprès de la rectrice.
Pour tenter de lutter contre le phénomène, des actions de prévention sur l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux sont souvent organisés dans les établissements (photo d’illustration

Le « rêve indien » consiste à pratiquer une mise en apnée de l'élève jusqu'à sa perte de connaissance. Dans la même veine, le « jeu de la tomate » consiste à bloquer sa respiration jusqu'à devenir tout rouge et parfois s'évanouir. Une autre de ces pratiques, baptisée « jeu de l’olive » entraîne des attouchements non consentis sur les parties intimes, tandis que le « Paracétamol challenge », récemment débarqué en France et promu via les réseaux sociaux, consiste, comme son nom l'indique, à ingérer le plus possible de comprimés, entraînant des risques d'hospitalisation de l'élève. Tous ces sévices sont popularisés, entre autres, par certains réseaux sociaux ciblant le jeune public. « Nous prenons donc l’initiative d’informer les parents, mais aussi informer les personnels en nommant ces pratiques afin qu’ils puissent intervenir le plus vite possible le cas échéant », poursuit la spécialiste.

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Ces pratiques infligées à certains élèves peuvent aussi survenir en corrélation avec des situations de harcèlement déjà existantes. « Et elles peuvent concerner tous les établissements, en milieu rural comme en milieu urbain, et toutes les catégories sociales », ajoute la conseillère technique. Le rectorat comptabilise et répertorie chaque cas qui survient, sans toutefois vouloir dévoiler le nombre de ces cas, mais ils seraient déjà plusieurs dizaines à avoir été signalés à l'échelle de l'académie.

L'académie de Besançon a également lancé des actions de prévention en matière d'éducation à l'utilisation et à la pratique raisonnée des écrans. Elle a été retenue comme « académie expérimentale » du projet « pause numérique ». Six collèges de la région (dont deux du Doubs) sont engagés dans cette expérience qui consiste à mettre de côté les portables pendant le temps scolaire. Cette mesure est censée être généralisée à partir de la rentrée prochaine. Les premiers retours des familles semblent « très positifs » selon le rectorat.