Soucieuse de répondre aux besoins des jeunes de 16 à 25 ans vivant à la campagne et rencontrant des difficultés de déplacement, la Mission Locale vient d’investir dans un bus qui ira à la rencontre de ce public précaire. Notamment sur le Plateau de Maîche.
Depuis deux ans, la Mission Locale du Haut-Doubs voit sa fréquentation progresser de façon assez significative : + 8 % en 2023, + 4 % en 2024. « On constate qu’on a des jeunes très fragiles, souvent en situation d’isolement avec des besoins de soutien psychologique », indique Barbara Breton, directrice adjointe de cette structure qui intervient sur neuf communautés de communes, soit tout le Haut-Doubs de Mouthe à Saint-Hippolyte. L’occasion de rappeler que les Missions Locales sont missionnées pour l’insertion des jeunes de 16 à 25 ans et jusqu’à 29 ans pour les travailleurs en situation de handicap. « On assure l’insertion et l’orientation professionnelle en proposant un accompagnement sur le champ social, santé, logement, mobilité. C’est plus large que France Travail qui s’occupe des demandeurs d’emploi adultes », résume Romuald Vivot, président de la Mission Locale Haut-Doubs.

Face aux difficultés de certains jeunes qui n’ont pas de solution pour se rendre dans les antennes de la Mission Locale Haut-Doubs à Pontarlier, Morteau, Valdahon ou Maîche, décision a été prise d’investir dans un camping-car aménagé qui ira à la rencontre des jeunes sur tout le territoire. Coût de l’équipement : 60 000 euros avec une subvention de 20 000 euros de la C.A.F. du Doubs. Son nom : Mil’Ô Doubs rappelle l’idée de la Mission Locale du Haut-Doubs sous une forme plus tonique. « Avec cet outil, on répond déjà aux futures préconisations de l’Inspection Générale des Affaires Sociales sur le thème de la pauvreté des jeunes en milieu rural », souligne Romuald Vivot.

Le projet intègre également le recrutement de Sébastien Bôle-du-Chomont. Précédemment chez France travail, il est désormais conseiller en insertion professionnelle sur un poste rattaché à 100 % au Mil’Ô Doubs. « J’apprécie beaucoup cette fonction itinérante qui offre une autre vision du métier », explique Sébastien Bôle-du-Chomont en présentant l’intérieur de son véhicule. Lequel comprend, à l’arrière un espace pour des ateliers collectifs et, à l’avant un autre poste plus petit pour des entretiens individuels. « On a des équipements comme un casque de réalité virtuelle pour découvrir 300 métiers. On dispose aussi d’un simulateur de conduite pour se familiariser au permis de conduire. » Cet emploi a bénéficié du soutien du Fonds Social Européen.
Depuis quelques semaines, le Mil’Ô Doubs circule sur son territoire d’attache. Avec deux modes de fonctionnement associant des tournées régulières et des déplacements selon des sollicitations. « Il n’y a pas vraiment d’accueil assuré tel jour à la même heure au même endroit. Le dispositif est encore en phase de rodage. On peut également combiner les déplacements avec ceux de la Croix Rouge sur roues quand elle va distribuer de l’aide alimentaire. »
