Analyste financier et ancien trader, le Français Olivier Delamarche, installé en Suisse, prodigue des conseils aux familles fortunées. Il porte un regard sévère sur le système français…
C'est-à-dire : Vous gérez un family office depuis Genève. Votre métier consiste-t-il à inciter les Français à venir s'installer en Suisse ?
Olivier Delamarche : Non, mon métier est de gérer de l'argent au bénéfice de mes clients, pas de les inciter à s'expatrier. Mais j'ai un réseau de professionnels avec qui je travaille et qui offrent en effet la possibilité à certains qui ont des velléités de partir de trouver des solutions ici en Suisse. Mon métier n'est pas de faciliter l'expatriation mais de gérer l'argent différemment. Vous avez le droit d'avoir un compte n'importe où dans le monde dans la mesure où vous le déclarez.

Càd : Vous sous-entendez que c'est risqué de garder son argent en France ?
O.D. : Je connais beaucoup de personnes qui gardent un compte courant en France mais qui mettent leur épargne à l'abri dans des comptes privés en Suisse car oui, avec la dette abyssale que cumule la France, il se peut qu'un jour, notre président n'ait d'autre moyen que de bloquer et saisir l'épargne des Français. Comme cela s'est passé en Grèce il y a une quinzaine d'années. La dette est abyssale, elle ne s'effacera pas d'un coup de Tipp-Ex, et le gouvernement n'a pas d'idée plus intelligente que de supprimer deux jours fériés. Ça en dit long sur sa déconnexion.
Càd : La Suisse serait donc un paradis fiscal que vous conseillez ?
Càd : Non, la Suisse n'est pas un paradis fiscal car on paie là-bas beaucoup d'impôts. La seule différence, c'est qu'on voit à quoi ils servent et on n'attend pas trois heures sur un brancard dans un couloir d'hôpital quand on va aux urgences… En Suisse, on ne passe pas non plus pour un escroc dès qu'on gagne un peu d'argent. Sur le plan budgétaire et fiscal, la France est en train de devenir un cauchemar. C'est dix fois plus agréable et dix fois moins stressant de vivre en Suisse.