La filière bois-forêt occupe une place importante dans l’économie du département. Elle emploie plus de 3 500 personnes, soit 2,1 % de l’emploi salarié. Pour autant, les besoins en recrutement peinent à être pourvus.
À peu près comme l’automobile. La comparaison est signifiante. La filière bois-forêt dans la région Bourgogne-Franche-Comté est au même niveau que le secteur automobile en termes d’emplois. Soit 20 000 salariés pour 5 000 entreprises.
Seulement, à la différence de l'automobile qui reste concentrée sur quelques grands groupes, la filière du bois est plus diluée sur le territoire. Il faut d’ailleurs noter que dans le Doubs, parmi les 10 plus grands employeurs du bois, figurent trois entreprises du Haut-Doubs. Simonin S.A.S. de Montlebon arrive en deuxième position après l’O.N.F., Garnache Frères des Gras en 6ème et Gardavaud Habitations à la 9ème place.
La construction bois, boostée par la proximité avec la Suisse friande de ce type de construction, est le premier employeur du département avec près d’un tiers des salariés de la filière. Les bassins de vie de Morteau, Pontarlier et Valdahon emploient à eux seuls la moitié des salariés dans ce domaine (données Fibois). La sylviculture et l’exploitation forestière sont le deuxième employeur. “La filière bois-forêt recrute mais nous n’avons pas de personnel en face, en tout cas pas assez”, relève Natacha Carré, chargée jusqu’à il y a peu de l’emploi et de la formation à Fibois.
Pour cette dernière qui travaille depuis plus de 25 ans dans la filière, le principal problème de recrutement réside dans la méconnaissance des métiers. Il existe plus de 50 métiers dans le bois. “Il y a plein d’autres métiers que celui de scieur, bûcheron, menuisier. Pour un même métier, il y a plusieurs pénibilités. Le bûcheronnage, l’élagage restent des métiers très techniques et potentiellement dangereux. Mais il y a aussi la conduite d’abatteuse par exemple. Il y a aussi une méconnaissance du fonctionnement de la filière. Une forêt, ça se gère, ça se plante, ça se cultive. L’activité de sciage permet entre autres d’alimenter le bois-énergie. Il faut montrer toute cette utilité de la filière. En France, les forêts sont gérées durablement, les surfaces forestières ont tendance à augmenter.”

Charpentiers, scieurs, forestiers, mais aussi technicien de bureau d’études, la main-d’œuvre manque. “Je n’aurais pas dit ça il y a dix ans. À l’époque, il y avait plus de jeunes gestionnaires forestiers en sortie d’études que d’offres d’emploi. Ce n’est plus le cas. C’est aussi une histoire de démographie car c’est la même situation dans les autres domaines”, reprend Natacha Carré.

Loin de rester les bras croisés à attendre que ça passe, Fibois et le campus des métiers et des qualifications d’excellence forêt-bois B.F.C. ont répondu à un appel à manifestation d’intérêt. Les deux structures ont obtenu un budget pour la mise en place d’actions sur l’attractivité des métiers, l’évolution de la formation des métiers du bois. “Les métiers évoluent avec l’I.A., la technologie, la simulation, observe Natacha Carré. Il existe un simulateur de sciage au C.F.A. de Châteaufarine, un simulateur de gestion forestière qui établit des scénarii sur l’évolution d’une forêt sur 20 ans, par exemple.”
L’interprofession régionale gère une bourse pour l'emploi disponible numériquement qui regroupe plus de 3 500 offres au niveau national (metier-foretbois.fr). Sont aussi organisées l’action de communication Le Printemps du bois, la semaine des métiers… La prochaine manifestation d’envergure se tiendra à Micropolis à Besançon, en novembre. Le salon ForestInnov, à destination des professionnels, mettra en avant les innovations et les services en forêt.