Afin de répondre aux besoins de plus en plus importants de crémations, Grand Besançon Métropole lance des travaux d’extension du crématorium d’Avanne-Aveney. En 24 ans, le nombre de crémations est passé de 849 à 2 366 sur les deux crématoriums du Grand Besançon

Il y a 15 ans, le Doubs comptait plus de 1 500 adhérents. Aujourd’hui, l’association des crématistes de Besançon réunit 192 adhérents. Paradoxalement, cette chute d’adhérents témoigne d’un signe positif. L’association a rempli sa mission première. « Sans l’association, il n’y aurait pas de crématoriums sur le Grand Besançon », résume Gérard Alexandre, le président. Créée en 1976, l’association militait pour la création de crématoriums. À l’époque, en France, seules 7% des personnes décédées étaient crématisées. Aujourd’hui, c’est de l’ordre de 45%. Si la loi autorisant la crémation remonte à 1887, cette technique funéraire n’est véritablement rentrée dans les mœurs que ces dernières années. Il aura fallu attendre 1963 pour que l’Église supprime l’interdiction d’obsèques religieuses pour des personnes qui ont choisi la crémation.

Le crématorium d’Avanne- Aveney date de 2000.

En 1991, le crématorium de Saint-Claude est créé. En 2013, il est agrandi, une ligne de filtration est installée. L’appareil de crémation, remplacé en 2021, possède une capacité de 1 500 crémations par an. L’endroit est également pourvu d’une salle de cérémonie de 120 places et d’une salle de convivialité. Ce qui n’est pas encore le cas du crématorium d’Avanne-Aveney. Mis en service en 2000, ce dernier est composé d’une salle de cérémonie de 60 places, « sous-dimensionnée par rapport aux besoins », souligne Anthony Nappez, conseiller communautaire délégué aux cimetières et aux crématoriums.

Ces derniers sont passés sous le giron de l’Agglo en 2024. En 2000, le nombre de crémations sur les deux crématoriums était de 849. Contre 2 366 en 2024, selon l’association des crématistes de Besançon. Afin de répondre aux demandes des familles, G.B.M. prévoit des travaux d’extension du crématorium. Une salle de convivialité de 50m2 sera créée et la capacité de la salle de cérémonie doublera pour passer à 130 places. Il sera possible de retransmettre à l’extérieur la cérémonie. « Une grande avancée de toit est prévue pour abriter les personnes en extérieur pendant une cérémonie », précise Anthony Nappez. Enfin, le four datant de 2001 sera remplacé. Le nouvel équipement sera plus performant avec 1 500 crémations par an (contre 1 100 actuellement) et plus économe en gaz de ville. Le remplacement du four, qui se chiffre à 634 500 euros comprenant la construction d’une nouvelle dalle et l’aménagement de locaux techniques et d’accueil, aura lieu en septembre. Il nécessite une fermeture du site entre 2 et 3 mois. Les crémations se feront à l’établissement de Saint-Claude. Le crématorium de Vesoul, prévu pour 2025, sera peut-être mis en service d’ici là. Celui de Pontarlier est envisagé pour 2026 (voir ci-dessous). L’investissement du nouveau four est pris en charge par la société O.G.F. Le délégataire assure également la prise en charge financière des travaux d’extension (1 020 611 euros H.T.) qui devraient durer 10 mois. En contrepartie, son contrat de délégation de service public est prolongé jusqu’en 2034. « Il n’y aura pas d’impact sur les tarifs », rassure Anthony Nappez. Le tarif de crémation à Avanne-Aveney est de 741,71 euros (649 euros à Besançon).

Les travaux d’extension permettront la retransmission à l’extérieur de la cérémonie (photo non contractuelle G.B.M.)

Pour la maire Anne Vignot, ces travaux d’extension permettent d’anticiper de nouvelles pratiques culturelles de même qu’une population vieillissante. Et surtout de raccourcir des délais de crémations « insupportables pour les familles », parfois de plus de dix jours. La question des cimetières et de leur agrandissement qui se heurte à la problématique foncière, se pose également (voir ci-contre).

« Notre sigle est La Terre aux vivants », reprend Gérard Alexandre, de l’association des crématistes de Besançon. « La crémation pollue l’air mais ne pollue pas le sol contrairement aux inhumations. Aujourd’hui, la terre n’arrive plus à transformer les corps, notamment ceux ayant subi des traitements chimiques. Il y a eu quelques études sur la pollution des cimetières, mais on en parle très peu. » À l’heure actuelle, l’association réfléchit à son évolution et souhaite s’orienter vers le conseil aux familles. « Quand il y a un décès, la famille est perdue, elle n’est pas dans son état normal. En face d’eux, vous avez des vendeurs. Ils conseillent très bien mais à la fin, la facture peut être salée », déplore Gérard Alexandre. L’association a estimé en moyenne à 4 255 euros les frais d’obsèques, que ce soit inhumation ou crémation. « En tant que crématiste, on insiste sur l’établissement d’un testament de volonté. Ce n’est pas facile à écrire mais il facilite les choses pour les familles », souligne le président de l’association. Cette dernière milite aussi pour l’installation d’une salle omni-cultes sur G.B.M. pour les cérémonies.

Après la crémation, les cendres peuvent être déposées dans un columbarium (qui séduit de moins en moins), un cavurne, sur une tombe ou dans un jardin du souvenir. La dispersion des cendres est autorisée sauf dans les lieux publics. On a le droit de transporter une urne mais il est interdit de la garder afin de préserver le processus du deuil. À noter qu’il est nécessaire de remplir une déclaration de dispersion des cendres à la mairie de la commune de naissance du défunt.

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Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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