La scierie Jurabois cherche toujours à recruter, notamment pour pallier des départs en retraite de plus en plus nombreux. L’entreprise mise sur la formation et la technologie
Présente sur le territoire depuis plus de cinquante ans, la scierie Jurabois peut compter sur des salariés fidèles qui ont acquis un savoir-faire précieux. Elle emploie 21 personnes. Néanmoins, si l’entreprise n’est pas confrontée à un turn-over, elle fait face à des départs en retraite. “On arrive à recruter mais ce n’est pas facile”, souligne Titouan Burgunder.
À 24 ans, le jeune homme qui a fait ses études dans le bois à Épinal a repris la gérance de la scierie depuis août dernier aux côtés de son oncle. Si Jurabois a des atouts - “une équipe motivée, une bonne ambiance et un bon salaire” - elle se heurte aux difficultés de formation. Jurabois vient de recruter deux personnes, dont une sans expérience. “Il est possible d’apprendre, comme pour l’empilage. Mais l’affûtage est très technique, cela nécessite d’être formé”, reprend Titouan.
Depuis que l’école du bois à Mouchard a fermé sa formation aux métiers de la scierie, il fallait quitter la région pour les Vosges ou l’Ain pour espérer se former au travail du bois. Heureusement, Titouan Burgunder mise sur l’ouverture en septembre prochain d’un Bac Pro technicien de scierie au C.F.A. de Châteaufarine à Besançon pour reconstituer un vivier d’apprentis.

Pour autant, les métiers de la scierie comme ceux de la filière bois restent méconnus ou véhiculent des a priori. On peut notamment citer la pénibilité du travail de scieur. “Ce n’est plus vraiment le cas”, argue le gérant de Jurabois. “Nous avons beaucoup investi dans les automatismes et les aides à la manutention. On regarde aussi pour installer une machine à empiler. Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’assistance par ordinateur et l’employé prend la décision. Le métier a beaucoup évolué avec la technologie.”
Autre problématique des entreprises : la difficulté à assurer les employés. En raison des risques d’incendie, les compagnies d’assurances sont frileuses.
Chaque année, Jurabois transforme 28 000m3 de grumes qui proviennent d’un rayon de 20 kilomètres de Grand’Combe-Châteleu. À l’avenir, Titouan va être rejoint par son frère, tous deux reprendront le flambeau de l’entreprise familiale. La question de la succession - difficile pour certaines entreprises - ne se pose pas.