Même si - jusqu’au prochain revirement - le président américain a laissé 90 jours de répit au reste du monde, les droits de douane qu’il prévoit d’appliquer à la Suisse dépassent les 30%.

Du côté des places boursières suisses et plus largement du monde économique helvétique, on reste très fébrile depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. Et il y a de quoi. Le secteur emblématique du luxe à la suisse, l’horlogerie, a depuis longtemps fait du marché américain un de ses leviers de croissance.1 En 2024, les exportations de garde-temps helvétiques aux États-Unis représentaient près de 17% des ventes globales, soit 4,37milliards de francs suisses.2 Une manne qui pourrait bien se réduire comme peau de chagrin si la menace des 30% d’augmentation de taxes douanières brandie par le locataire de la Maison Blanche était mise à exécution à partir de cet été. Dans un contexte où les États-Unis (avec le Japon) avaient déjà été la planche de salut de l’horlogerie suisse l’an dernier, plombée par la dégringolade des marchés asiatiques.

Yves Bugmann, pour la fédération horlogère suisse, ne cache pas les inquiétudes de la filière (photo F.H.)

En ce mois d’avril, la Fédération de l’industrie horlogère suisse (F.H.) ne cachait pas ses craintes. Avant le énième revirement de Donald Trump, les exportations de produits suisses, dont les montres, devaient être frappées de droits de douane supplémentaires de 31 %. Ils devaient entrer en vigueur en deux temps : + 10% le 5 avril et + 21% le 9 avril. “Nous prenons acte de ces changements, tout comme le Conseil fédéral l’a fait. Nous ne comprenons toutefois pas les raisons poussant les États-Unis à considérer la Suisse de cette manière et à appliquer des mesures aussi nuisibles qu’injustifiées” estime Yves Bugmann, le président de la F.H. que nous avons interrogé. De son côté, la Suisse n’applique aucun droit de douane sur les montres américaines ou d’autres produits industriels importés en Suisse. Ce n’est donc aucunement un problème d’équivalence selon la Fédération qui reste depuis plusieurs semaines en contact étroit avec le Secrétariat d’État à l’économie et attendait une réaction du gouvernement suisse. “Une rencontre au plus haut niveau doit être planifiée afin que la Suisse puisse présenter son point de vue aux autorités américaines” ajoute Yves Bugmann.

Publicité - Boostez vos ventes grâce aux bons cadeaux ckdo.pro

Cet article vous est proposé par la rédaction du journal C'est à dire, distribué à + de 30 000 exemplaires sur le Haut-Doubs.
Pour devenir annonceur et booster votre visibilité, cliquez sur l'image ci-dessous
Publicité journal C'est à dire