Ils sont la cinquième génération à tenir l’entreprise familiale. Alors que Boichard Horticulture célèbre cette année ses cent ans, Amandine et Benjamin impulsent un vent de modernité, chacun avec leurs compétences.
La graine a été semée il y a plus de cent ans. Et s’est épanouie sur plusieurs branches. Depuis, si les racines puisent profondément et solidement dans la terre des Vaîtes, l’entreprise Boichard Horticulture ne laisse pas les mauvaises herbes proliférer. Avec la 5ème génération à sa tête, elle se renouvelle pour faire face aux défis actuels et à venir.
« Le gros défi à venir est de maintenir l’existant, on ne cherche pas à s’agrandir mais de se faire connaître. Du temps de mon grand-père, il y avait une cinquantaine de maraîchers dans le quartier. Aujourd’hui, on est les derniers », observe Amandine. Avec son frère Benjamin, ils ont repris la cogérance en 2018 au moment du départ en retraite de Patrick, le papa. Valérie, la maman, reste aux côtés de ses enfants.
Depuis 1925, les terres où sont cultivées les plantes et fleurs n’ont pas bougé, aux Vaîtes. Il faut remonter au début du XXème siècle - bien que de nouvelles archives tombées entre les mains de la famille tendent à remonter la présence des Boichard dès le début du XIXème siècle - pour que germe l’entreprise. Pendant la Première Guerre mondiale, Jules Boichard était chargé de distribuer le fumier de cheval aux habitants pour cultiver les terres. Son fils Joseph s’est consacré au maraîchage. Ce dernier a eu un fils, André, le grand-père d’Amandine. André et sa femme Micheline, le couple ayant été incontournable dans le quartier, ont développé les fleurs à côté du maraîchage. Puis Patrick a repris l’affaire en 1991 et a notamment construit la serre.
C’est en 2018 que la 5ème génération a pris les rênes de l’entreprise. Fort d’un héritage familial riche, Amandine et Benjamin ont toutefois su planter leur graine pour diversifier l’entreprise. Benjamin a ouvert un espace pépiniériste, aménagement de paysages et création de haies. Avec son expérience de fleuriste pendant plus de 13 ans, Amandine apporte le sens créatif de la fleur.
Aujourd’hui, l’autre défi est d’adapter les cultures à la sécheresse. « On sélectionne des variétés par rapport à la sécheresse, notamment de plus en plus de vivaces. On fait partie d’Astredhor, un réseau national qui fait des expérimentations pour les pépinières et les horticultures pour adapter les cultures », poursuit Amandine. L’entreprise s’inscrit aussi dans des démarches agro-écologiques comme la P.B.I., la protection biologique intégrée qui consiste à apporter des insectes détruisant les nuisibles. Aucun produit chimique n’est utilisé. Cette démarche, loin d’être un effet de mode, était déjà inscrite il y a plusieurs années, lorsque Patrick Boichard était à la tête de l’entreprise.

Reconnue pour ses géraniums et ses chrysanthèmes, Boichard Horticulture produit des plantes en pots saisonnières et des replants de légumes. Elle propose aussi des compositions à offrir. « On aime aussi développer des espèces modernes comme l’anigozanthos qui est une plante vivace de sécheresse », reprend Amandine.
Si pour la sœur et le frère, reprendre l’entreprise familiale était une évidence, les deux co-gérants ont des enfants. Trois espoirs possibles pour que se perpétue le nom des Boichard, intimement mêlé à la terre de la Béline, aux Vaîtes.