Un marché très prometteur a été confirmé pour l’entreprise bisontine Silmach spécialiste des micro-capteurs. Cette première commande ferme de l’Armée française pour plus de 3 millions d’euros ouvre de nouvelles perspectives à la pépite locale.
Les gilets pare-balles des soldats français en mission seront bientôt équipés d’un micro-capteur fabriqué à Besançon par la société Silmach, un détecteur de chocs qui donnera au soldat et à son encadrement des informations sur le bon état de marche de l’équipement de protection des militaires.

La bonne nouvelle est tombée au coeur de l’été pour la société bisontine : le Commissariat des Armées l’a choisie pour lui fournir ce système d’autocontrôle qui équipera les plaques balistiques composant les gilets de protection des soldats. Silmach peut désormais lancer l’industrialisation de ces micro-détecteurs de choc en cette rentrée. Les premières livraisons auront lieu dès ce mois-ci. Pour Pierre-François Louvigné, le C.E.O. de Silmach, ce marché conclu avec l’Armée française ouvre de nouvelles perspectives à l’entreprise basée sur le technopôle Témis à Besançon "Ce besoin qu’a exprimé l’Armée française, il peut être exprimé par toutes les armées en Europe. Avec cette technologie que nous sommes les seuls à proposer, nous avons déjà de bons contacts avec l’armée du Royaume-Uni qui a dû rappeler récemment une centaine de milliers de plaques suspectes. Et d’autres armées des forces alliées pourraient également être intéressées" indique le patron bisontin.

Le dispositif mis au point à Besançon permet aux soldats de connaître l’état des plaques de céramique qui équipent leur dispositif de protection individuel. Avec la technologie développée par Silmach, chaque plaque balistique peut désormais intégrer ce capteur ultraminiaturisé, autonome et sans énergie, capable de détecter et mémoriser les chocs subis. "Ces capteurs ont un double avantage poursuit M. Louvigné. Ils permettent d’abord de rassurer le combattant lui-même qui saura au moment où il s’équipe que ses plaques de protection sont en bon état. Et le deuxième intérêt est pour les services de maintenance de l’Armée qui pourront retirer les plaques pour lesquelles le détecteur a été déclenché, permettant ainsi de limiter les opérations de contrôle systématiques."
Silmach est en train de mettre la dernière touche aux outils qui permettront de produire ses micro-capteurs en série, intégralement produits dans le Grand Besançon. "Du 100 % bisontin dont on est très fier" ajoute le dirigeant. Une première livraison de 10 000 capteurs est d’ores et déjà actée. Dès 2026, la production doit monter en régime pour atteindre une centaine de milliers de pièces.

Cette première dotation d’une tranche ferme d’un montant supérieur à 3 millions d’euros correspond à un engagement sur 7 ans de la part de la D.G.A. au profit de Silmach. Cette technologie a pour l’instant séduit l’armée. Mais elle pourrait intéresser bien d’autres domaines civils comme par exemple la sécurité des casques pour les motards ou autres pilotes. "Nous travaillons activement sur les marchés de diversification" confirme M. Louvigné.
Silmach emploie actuellement 25 personnes rue Sophie-Germain à Témis. Avec l’augmentation des cadences de production, la société bisontine devra forcément renforcer ses effectifs. 22 ans après sa création par Patrice Minotti - alors chercheur au C.N.R.S., et toujours président de la société -, Silmach confirme son statut de pionnier sur la scène internationale dans le domaine de la micromécanique sur silicium.
