Créée en 2007 par Gérard Brisebard, décédé cette année, l’antenne d’Emmaüs aux Fins rencontre toujours autant de succès. Si près de 500 personnes se pressent en moyenne à chaque vente, les bénévoles déplorent une baisse drastique de la qualité des dons.

Dans la grande salle de vente, sur deux étages, les objets, vêtements, jouets, vaisselle, décorations, s’empilent par milliers. Les dons notamment de vêtements sont énormes. Les deux jours par mois de vente regroupent près de 500 personnes. La plupart aiment chiner, et en ont marre du gaspillage, estime Édith Vieille, coprésidente d’Emmaüs les Fins avec Claude Dal Bello.

Claude Dal Bello et Édith Vieille, les deux coprésidents d’Emmaüs aux Fins.

Si le succès des ventes ne se dément pas - malgré l’ouverture de l’enseigne Action quelques pas plus loin qui fait figure de grosse concurrence -, les deux bénévoles déplorent en revanche une baisse de la qualité des dons. Vêtements tachés, déchirés, meubles incomplets… “Depuis un an, la qualité des dons est en nette baisse. La quantité de travail supplémentaire pour trier et emmener en déchetterie est non négligeable.” D’autres incivilités sont régulièrement constatées : des vols, des dépôts sauvages laissés devant la barrière, les rares fois où elle est fermée (soit le samedi soir, dimanche et jours fériés). “Les gens ont laissé des objets derrière la barrière, il a plu, tout était trempé, tout est parti à la déchetterie.” Pourtant, les Emmaüs aux Fins ont fait le choix - contrairement à d’autres - de laisser l’accès libre aux containers pour le dépôt. “C’est un manque de respect, il y a quelques années, on ne voyait pas ça”, s’indigne Édith Vieille. “L’image des chiffonniers d’Emmaüs nous colle à la peau”, renchérit Claude Dal Bello.

Il faut dire que les deux coprésidents ont le souci de préserver leurs bénévoles qui vieillissent. “Et on n’en voit pas d’autres arriver”, observe Édith. Fort de 35 bénévoles, Emmaüs en recherche activement pour la remise en état des vélos. Avec une moyenne d’âge des bénévoles de 73 ans, la structure solidaire n’ouvre la vente que le $1^{er}$ mercredi du mois (13 h 45 - 16 h 45) et le $3^{ème}$ samedi (9 heures - 16 heures). “On ne peut pas en demander davantage avec plus d’ouverture, observe Édith. Le problème est qu’il s’agit d’un bénévolat lourd, il faut que ça soit régulier. Entre le tri, le montage, le transport à la déchetterie, cela prend trois matinées dans la semaine.” Avec toujours le souci de ne pas sursolliciter les bénévoles, Emmaüs ferme trois semaines l’été et deux semaines à la période de Noël.

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Forcément, ces ventes en moins ont un impact sur les bénéfices : 95 000 euros contre 150 000 euros les années précédentes. Si 3,8 % du chiffre d’affaires est obligatoirement versé à Emmaüs France, l’antenne des Fins a choisi une vingtaine d’associations qu’elle connaît pour reverser de l’argent. Sur le Val de Morteau, 4 000 euros sont versés respectivement aux Restos du cœur et au Secours catholique Caritas, “on est les mousquetaires du Val de Morteau, il y a un système d’entraide entre nous trois”, sourit Édith.

Le P’tit Panier à Pontarlier, la boutique Jeanne-Antide à Besançon, ou encore Solidarité Femmes reçoivent aussi des dons. “Nous aidons aussi deux pays, le Burkina Faso et le Bénin, ainsi que deux orphelinats au Togo. La famille Jeannier des Gras s’en occupe d’un, on les connaît. Et le deuxième appartient aux travailleuses missionnaires des Fins. Une orpheline de là-bas est devenue sage-femme, c’est là qu’on se sent utile” raconte Édith.

Une vente de Noël est organisée le 20 décembre, de 9 heures à 16 heures, avant la fermeture pour un repos bien mérité des bénévoles.


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