C’est une page de plus d’un siècle d’histoire qui se referme avec la fermeture du lycée privé des Fontenelles. Effectifs en baisse et manque d’attractivité des formations ont eu raison de l’institution
La décision a été un crève-cœur pour tous les membres du conseil d’administration du lycée mais l’établissement était au pied du mur et n’a eu d’autre choix que de fermer définitivement ses portes en juin, après une dernière année scolaire. En 2019 déjà, l’institution s’était résolue à fermer l’école élémentaire déjà en proie à des difficultés financières, l’établissement cumulant alors un passif de 300 000 euros.

Depuis de nombreuses années déjà, l’établissement accusait un déficit financier important, confirme Florian Gaiffe, le président du conseil d’administration des Fontenelles. Même si ces dernières années on avait réussi à redresser les comptes et limiter les pertes, les perspectives n’étaient pas encourageantes, nous avons donc pris la décision de fermer l’établissement d’enseignement. On s’y attendait, mais c’est toujours difficile d’avoir à prendre ce genre de décision poursuit M. Gaiffe.
La baisse régulière des effectifs scolaires a été fatale au lycée. Des formations comme le service à la personne dispensées ici n’attiraient plus grand monde. Le relatif isolement géographique du collège et lycée des Fontenelles était aussi un frein à son développement. La formation de C.A.P. jardinier-paysagiste avait été gelée dès l’an dernier. Une formation ouverte en 2020 au moment de la crise sanitaire mais qui n’avait jamais vraiment décollé.

95 élèves étaient encore scolarisés aux Fontenelles, 45 collégiens et une cinquantaine de lycéens. Un tel effectif n’est plus viable pour un établissement de cette taille ajoute Florian Gaiffe. Les élèves originaires du secteur se redéploieront sur d’autres établissements proches, ceux venant d’autres régions ont regagné leurs pénates. C’était souvent des jeunes en rupture familiale ou en difficulté scolaire. Une psychologue scolaire travaillait d’ailleurs aux Fontenelles. Les élèves encore en cours de formations ont été redirigés pour cette nouvelle année scolaire au lycée Jeanne-d’Arc à Pontarlier pour poursuivre leur cursus.
On a essayé d’accompagner du mieux possible les élèves et les parents poursuit le président. Un ancien chef d’établissement était d’ailleurs revenu exprès dès décembre pour assurer cet accompagnement. Tout le monde a donc quitté les lieux en juillet. L’intégralité des enseignants - une quinzaine - a été reclassée dans d’autres établissements d’enseignement, et le reste du personnel (une dizaine entre les cuisines, l’administratif, l’entretien) a également trouvé une solution, à Maîche ou dans d’autres communes proches.
Les bâtiments d’enseignement reviennent à la congrégation religieuse voisine propriétaire des murs qui resteront pour l’instant vides. La communauté de communes du Plateau du Russey a inscrit dans son budget le financement d’une étude d’opportunité sur l’avenir du site précise Gilles Robert, le président de l’intercommunalité. L’idée d’un partenariat avec le Département du Doubs pour requalifier le site autour du thème de l’inclusion numérique a commencé à être évoquée. Dans leur bâtiment voisin, la petite dizaine de religieuses encore présente continue l’accueil de groupes.
La vocation éducative des Fontenelles remontait au XIXème siècle avec une première école religieuse. Fermé un temps, l’établissement avait rouvert ses portes en 1928, les actuels bâtiments du lycée agricole avaient été construits en 1967.