Le parti d'Anne Vignot soutient que d'autres alternatives sont possibles et réclame l'abandon du projet.

Dans un communiqué paru aujourd'hui, EELV Grand Besançon estime que 120 millions d’euros "pour un projet assimilable à une autoroute qui traverse la ville de Besançon" ce n'est ni raisonnable ni souhaitable à l’heure de l’urgence climatique et sociale.

Les Verts du Grand Besançon, le parti d'Anne Vignot la présidente de GBM, ne veulent toujours pas entendre parler de travaux de mise à 2 X 2 voies de la RN 57 entre Beure et Micropolis.

Ludovic Fagaut, le leader bisontin de la droite et du centre, a bien tenté de ramener sur le tapis le sujet lors du conseil municipal d'hier soir à Besançon, en vain. Anne Vignot, la présidente de GBM, a une nouvelle fois refusé la confrontation d'arguments. Elle savait pourtant sans doute que EELV Grand Besançon préparait un nouveau communique de presse sur le sujet, dont voici le contenu exhaustif :

"Nous sommes évidemment conscients des difficultés de circulation sur cet axe et ses annexes et de la gêne qu’elles engendrent pour les Grand-Bisontines et Grand-Bisontins. Mais nous affirmons qu’il est illusoire de penser que ce projet de doublement résoudra les problèmes d’embouteillage : l’augmentation du nombre de voies conduira mécaniquement à l’augmentation du trafic.
Le projet n’est pas encore finalisé et la somme minimale annoncée est de 40 millions d’euros par kilomètre (40 000 euros par mètre aménagé !). Cette somme n’est pas soutenable. Le plan de relance n’y change rien. Cela interroge d'autant plus que le coût du doublement entre Devecey et Valentin explose avec plus de 20% d'augmentation.
Il est important de rappeler que le projet, s’il devait aboutir, ne serait pas finalisé avant plusieurs longues années. Il n’en est encore qu’au stade d’études. D’ici là, nous osons espérer que les questions de déplacement se poseront différemment, et que le "tout voiture" sera révolu.
À l’heure où l’Union européenne s’est engagée pour réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et alors même que le secteur des transports contribue fortement à ces émissions, il est impensable de poursuivre ces logiques de construction d’infrastructures routières. Au niveau français, la loi sur les mobilités (LOM) vise à décarboner nos mobilités et à expérimenter tous les moyens pour réduire la dépendance à la voiture individuelle. Le projet actuel n'est pas conforme à cet objectif législatif. Il est plus que temps d’engager une véritable réflexion sur nos modes de  déplacement, avec une approche globale. La révision du plan de mobilités au niveau de Grand Besançon devrait en constituer une première étape.
Il est urgent de travailler dès maintenant sur des alternatives concrètes et efficientes. Avec 120 millions d’euros, voici quelques pistes de projets réalisables :
- Report du trafic poids lourds sur l’A36 (pour le trafic en direction du sud), comme cela a pu se faire dans d’autres départements. Pour rappel, le transit des poids lourds représente 9% du trafic sur cette partie de la RN 57. Aux heures de pointe, il représente même 18% du trafic le matin, 15% le soir. Moins de camions qui traversent la ville, c’est moins de GES.
- Développement de l’offre de transports publics,
- Investissement sur l’étoile ferroviaire (renforcement de l’offre existante sur la gare de Franois, halte ferroviaire Ouest bisontine, renforcement de la ligne des horlogers et de la gare de Saône…),
- Covoiturage : développement du nombre d’aires de covoiturage,
- Télétravail : installation de tiers lieux (espaces de travail partagés) dans les villages et consolidation de l’extension de la fibre pour un télétravail de proximité et de qualité,
- Désynchronisation des temps de travail (étalement des heures d’embauche),
- Développement des modes doux

Au nom de la responsabilité climatique et financière, il faut avoir le courage d’abandonner ce projet tel que proposé aujourd’hui, coûteux pour la planète et inefficace pour répondre réellement aux besoins des Grand-Bisontines et Grand-Bisontins.
Le débat doit rester pleinement ouvert et toutes les alternatives doivent être proposées à la concertation" termine le groupe local EELV du Grand Besançon.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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