Douanier depuis 40 ans, collectionneur passionné, Laurent Bonnefoy vient de sortir un nouvel ouvrage mettant en lumière une période méconnue de l’histoire régionale : Correspondances comtoises de l’immédiat après-Libération. Les lettres d’une institutrice de Frambouhans sont notamment mises en lumière.
Il aura fallu beaucoup de patience - près de 20 ans - pour regrouper la collection qui constitue le fonds documentaire de l’ouvrage Correspondances comtoises de l’immédiat après-Libération (éditions Cêtre). « La Seconde Guerre mondiale est très importante en matière de philatélie. Mais la période après la Libération reste méconnue. Seule la carte postale non illustrée avait le droit de circuler. C’est un sujet peu relevé par les historiens », observe l’auteur Laurent Bonnefoy, philatéliste averti et collectionneur passionné. Après la Libération, les Américains ont imposé la carte postale non illustrée comme seul moyen de correspondance qui pouvait circuler. « Les militaires avaient toujours peur que des photos puissent contenir des indices pour les espions. Et puis la carte postale est plus facile à contrôler, à censurer ».
Peu connues en France, sauf en Alsace, les cartes postales non illustrées sont difficiles à dénicher car « elles passent inaperçues ». Une centaine de cartes postales franc-comtoises nourrissent le livre. Et notamment la correspondance d’une famille de Châtenois-les-Forges, dont Sœur Céleste, institutrice à Frambouhans. « Elle était très prolixe, elle révèle les difficultés d’écrire à ses parents, elle raconte la vie quotidienne, la libération des villages dans le Haut-Doubs », note Laurent Bonnefoy. Si le collectionneur a écrit plusieurs ouvrages philatéliques pour les spécialistes, il a orienté ces correspondances comtoises pour le grand public.
Correspondances comtoises de l’immédiat après-Libération septembre 1944-mai 1945, éditions Cêtre, 14 euros
