Le département du Doubs compte trois équipages de chasse à courre dont celui du Rallye Loue-Lison qui est spécifiquement dédié ou créancé à la chasse au lièvre. Une pratique sans fusil où le gibier sort plus souvent vainqueur qu’on ne pourrait le supposer. Reportage

Temps sec sans rosée matinale : les conditions climatiques de ce premier dimanche de l’automne ne s’avèrent semble-t-il guère propices à détecter facilement une voie ou trace laissée par le gibier du jour. La saison de la chasse à courre s’étend du 15 septembre au 31 mars. On pratique deux à trois fois par semaine et sachant que sur 70 sorties on prélève en moyenne 4 à 5 lièvres, précise Hervé Cart qui gère cet équipage avec ses fils. La meute compte 70 chiens de race anglo-français de petite vénerie. Elle est composée à l’image d’une équipe de foot en associant différentes compétences complémentaires. On parle de différentes lignées avec des chiens qui n’ont pas tous les mêmes aptitudes. Une vingtaine de chiens sont utilisés pour la sortie du jour.

Tradition oblige, tout commence en musique, Robin Cart, son oncle Jérôme et Maxime, un autre passionné de chasse à courre entonnent à la trompe de chasse la fanfare ou morceau intitulé Point du jour. Tous les chiens sont ensuite équipés de colliers G.P.S. C’est une utilisation intelligente à mon sens de la technologie. Elle nous permet de récupérer plus facilement les chiens, de les repérer quand ils arrivent près d’une route à forte circulation et de pouvoir sécuriser cette traversée de route. En revanche, qu’on utilise des colliers G.P.S. pour suivre le gibier en 4 X 4, c’est-à-dire recouper une chasse, je trouve ça insupportable, estime Hervé Cart.

Après la chasse classique, il a basculé en 1998 dans la chasse à courre. Une pratique qui a sa propre réglementation, impliquant notamment d’avoir au moins 10 chiens courants et d’être en possession d’une autorisation administrative avec un chenil aux normes… Une fois les chiens libérés, commence la quête. Il faut qu’il trouve une voie. C’est toujours une phase délicate surtout quand le sol est sec. Quand la voie est trouvée, on passe alors au rapproché jusqu’au débusquage qui laisse place au lancer avec le début de la poursuite ou menée. Le signal est donné pour les chiens qui aboient derrière le lièvre. On a toujours un chien de tête, puis des seconds, des chiens de centre, des chiens de chemin…


Après plus de trois heures de quête stérile, la meute finit par débusquer un lièvre, provoquant ainsi une montée d’adrénaline chez les chiens et les hommes chargés de les encadrer. Lesquels décideront finalement de mettre un terme à cette menée pour ne pas trop épuiser les chiens. Pour nous, c’est une bonne chasse. Elle a été longue à se mettre en place et on la stoppe pour préserver la santé des chiens, observe Hervé Cart.
