Ancien cadre dans l’industrie horlogère, Jean-Pierre Viennet édite un “Manifeste pour une horlogerie franco-suisse”. Ou comment réhabiliter l’idée que la France a autant apporté sa contribution que la Suisse dans l’essor de l’horlogerie locale.
Il sait que sa thèse peut bousculer quelques certitudes, notamment de l’autre côté de la frontière. Mais lui qui a sillonné pendant plusieurs décennies le territoire français comme suisse en tant qu’ancien cadre dans l’horlogerie a décidé, cette fois qu’il est en retraite, de se lancer en publiant ce « Manifeste pour une horlogerie franco-suisse ».
Dans ce fascicule d’une trentaine de pages, Jean-Pierre Viennet a remonté le fil d’une longue histoire qui mêle sans cesse les deux pays voisins dans la construction d’un savoir-faire unique au monde, d’ailleurs reconnu depuis quelques années par l’Unesco sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. « À travers ce travail que je souhaiterais diffuser le plus largement possible, j’ai voulu un peu remettre l’église au milieu du village, n’en déplaise à certains. J’ai souhaité apporter une autre vision de l’horlogerie que je voudrais aujourd’hui partager avec le plus grand nombre » développe l’auteur qui est aussi administrateur de l’Association Française des Amateurs d’Horlogerie Ancienne et rédacteur en chef de la revue Horlogerie Ancienne.

Dans son manifeste, Jean-Pierre Viennet dit vouloir « faire reconnaître l’horlogerie franco-suisse comme étant une entité singulière hors frontière. Il ne s’agit pas de défendre un héritage figé, mais de proposer une réflexion inédite où patrimoine et créativité se conjuguent pour inventer l’avenir. » S’il reconnaît logiquement que « la Suisse est aujourd’hui le pays des montres », une lecture de son passé horloger, à l’aune du classement par l’Unesco des savoir-faire horlogers franco-suisses en 2020, nous fait découvrir une autre histoire, celle de l’horlogerie franco-suisse. « Horlogerie singulière, portée depuis plus de trois cents ans par des personnages français et suisses hors du commun. Connaître cette histoire, qui vient bousculer le récit horloger traditionnel, s’avère être indispensable pour comprendre l’horlogerie d’hier et d’aujourd’hui afin d’appréhender celle de demain » poursuit le passionné.

Au fil de l’ouvrage, il liste, à dessein sans les catégoriser dans leur nationalité, des dizaines de personnages qui ont écrit au fil de l’histoire la grande histoire de l’horlogerie franco-suisse, de Daniel Jean-Richard à Abraham-Louis Breguet, de Frédéric Japy à Louis Leroy, de Nicolas-Georges Hayek à Richard Mille, Philippe Stern, François-Paul Journe ou Alain-Dominique Perrin. « Si j’ai écrit ce manifeste, c’est aussi pour inciter les acteurs actuels de l’horlogerie à inventer les coopérations de demain. Pourquoi ne pas créer un poinçon franco-suisse qui viendrait en parallèle du Swiss made ? » interroge par exemple M. Viennet. Un peu à la manière d’un lanceur d’alerte, Jean-Pierre Viennet livre ses réflexions qu’il destine aux acteurs du secteur horloger, aux élus locaux et même au grand public. Pour que se renforcent encore les liens qui ont uni, dès la naissance du savoir-faire horloger, entrepreneurs, créateurs et techniciens suisses et français sur le chemin de la perfection horlogère.
Le “Manifeste pour une horlogerie franco-suisse” est disponible via ce lien : https://www.manifeste-horlogerie-franco-suisse.fr/

