Une nouvelle commission municipale a vu le jour. Son objectif est de se pencher sur la problématique des cimetières, leur réhabilitation, leur extension et de lancer une réflexion autour des nouveaux besoins des citoyens.
Morteau, comme d’autres communes, commence à être confrontée à une problématique majeure dans la vie d’une commune : le manque de places dans les cimetières. « On arrive à un taux de saturation critique », confirme Amandine Perrot-Minot, responsable de l’état civil et chargée des cimetières. La commission municipale, nouvellement créée, a donc lancé un travail autour des deux cimetières de la ville, celui de l’église et celui du Bois Robert. « Cela nous semblait important de se pencher sur ce sujet des cimetières parce qu’on s’est rendu compte qu’ils vieillissent, explique Lætitia Renaud, première adjointe. Ils ont besoin d’un entretien régulier. Au cimetière de l’église, on a besoin de rénover des enceintes et des monuments. On constate des infiltrations d’eau. Certains font l’objet d’un patrimoine architectural d’intérêt, il faut que l’on travaille avec les bâtiments de France en raison de l’église qui est classée. »
Réhabilitation, extension, oui, mais de quel cimetière ? Quid d’un troisième cimetière ? Autant de pistes qu’explore la commission municipale. « Le plus simple serait une extension du Bois Robert par rapport au foncier disponible, constate la première adjointe. Quant à créer un troisième cimetière, on n’a pas forcément le foncier. » Il faut aussi compter sur une réglementation extrêmement précise et rigoureuse. « La réglementation impose qu’un cimetière soit le plus en hauteur possible afin de ne pas se trouver dans une zone inondable, et le plus au Nord possible, ce qui permet une meilleure décomposition des corps », souligne Amandine Perrot-Minot.
L’autre question centrale porte sur les nouveaux besoins des citoyens. De plus en plus de crémations sont réalisées, le taux est de 55 % à Morteau, au-dessus de la moyenne nationale. « Qu’est-ce que veulent nos citoyens ? Dans la future extension, est-ce qu’on met majoritairement des caveaux, cavurnes, columbariums ? interroge Lætitia Renaud. Les mœurs changent, les monuments funéraires coûtent cher. Il y aura un espace dédié aux incinérations, comme un jardin du souvenir par exemple. » Un cimetière plus arboré, plus paysager, est également évoqué.

Aujourd’hui, Morteau compte 1 500 emplacements dans ses cimetières. Et il n’est pas rare de constater que les urnes contenant les cendres du défunt sont scellées ou inhumées dans les concessions familiales. À noter qu’il est possible de disperser les cendres sur un lieu unique, mais qu’une déclaration doit auparavant être remplie. Or, peu pensent à remplir le papier.
Si la commune voit tous les ans de nouvelles créations de concessions, elle est aussi confrontée à l’épineux problème des concessions arrivées en fin de droits. « Aujourd’hui, les familles vont de moins en moins au cimetière, elles ne voient pas que la concession arrive à échéance. On fait des recherches de notre côté, mais c’est très compliqué de retrouver des ayants droit », observe Amandine Perrot-Minot. 44 % des concessions sont perpétuelles, rallongeant et compliquant encore plus les procédures. « On a beaucoup de concessions en état d’abandon mais faute de temps, faute de moyens, on ne peut rien faire pour le moment », déplore la responsable de l’état civil.