Elle est un pilier du commerce local. Depuis 41 ans, Sylvie Hugendobler gère sa boutique Oxygène au coeur de Morteau. Femme engagée, discrète, elle s’est construite à la force du poignet.

D’ordinaire, elle n’apprécie pas particulièrement d’être mise en lumière. Sauf sous les projecteurs de théâtre, passion qui l’anime depuis plus de 20 ans. Car au théâtre, on peut être dans la peau de personnages différents, se dépasser, se découvrir, aller au-delà de soi. Pourtant, le personnage de Sylvie Hugendobler, s’il aime cultiver la discrétion et la douceur, mérite d’être mis sur le devant de la scène. Pilier du commerce mortuacien depuis 41 ans avec sa boutique Oxygène, investie dans les associations, Sylvie Hugendobler incarne la fidélité au métier, la détermination et l’envie de continuer, d’avancer.

Sylvie Hugendobler aime cultiver le contact avec sa clientèle.

Les débuts n’ont pas été simples. En 1983, alors fraîchement divorcée - Ça faisait scandale à l’époque - elle se lance dans le commerce, sur les marchés. Je n’avais pas le choix de travailler, étant seule avec mes enfants, resitue celle qui pourtant aurait voulu devenir coiffeuse. Las, les diktats sociétaux et familiaux ont freiné cette vocation. J’ai toujours aimé les choses féminines, souligne Sylvie.

Sa dynamique coupe courte, résolument moderne, de même que son élégance discrète atteste de cet attrait. Elle a donc fait de son amour des belles choses son métier. Dans sa boutique de prêt-à-porter féminin, qui est sa bouffée d’oxygène, Sylvie, accompagnée de Jacqueline, sa précieuse collaboratrice (qui affiche 59 ans de métier dans le commerce !), s’efforce de trouver à chacune - de 20 à 100 ans - la pièce qui lui sied.

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Les hommes n’hésitent pas non plus à franchir le seuil pour discuter quelques instants, entre deux courses. J’ai la chance d’avoir une clientèle fidèle et Jacqueline. On est tombées toutes les deux dans la même marmite. On aime le contact, la chaleur des échanges. Des liens avec des clientes se sont tissés. J’ai connu la demoiselle, la maman, la mamie. Parfois, la petite-fille vient aussi. Il y a aussi des choses tristes, des décès.

La commerçante en convient toutefois : la chaleur humaine se perd, on ne prend plus le temps de faire les boutiques, ça devient compliqué de donner l’envie d’avoir envie, observe-t-elle, réaliste. Pour autant, se lever chaque matin pour aller travailler reste un vrai plaisir. Ce n’est jamais une contrainte, il y a encore des gens à rencontrer, des défis à relever. J’ai un côté très positif, sourit Sylvie. J’ai la chance d’avoir une énergie. Elle cite en exemple son papa, horloger et ancien conservateur du musée du château Pertusier, qui a travaillé jusqu’à 90 ans. C’était un passionné. Avec la passion, on oublie ses douleurs, la morosité.

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Entière, Sylvie Hugendobler aime tout. Que ce soit dans son métier ou dans sa deuxième passion : le théâtre. Il y a 16 ans, elle lance la troupe Dembaya, après avoir fait ses gammes pendant quelques années dans la troupe de Montlebon, les Gaspachos, puis à la Boîte à Cas-Choux. Ce sont mes amis qui me soutiennent, sans eux, je ne fais rien. Si la mise en scène est collégiale, Sylvie choisit la pièce. Amatrice de lecture, elle dévore beaucoup de pièces de théâtre, des romans policiers, pas trop la science-fiction. Elle est particulièrement friande des auteures Sandrine Collette et Karine Giébel. Sylvie n’hésite pas à partager ses conseils lectures à ses clientes et vice-versa.

Tant que ma santé me le permettra, je serai toujours dans la boutique. Tant que mon travail voudra de moi. Tant que j’aurai une clientèle. Mais elle est comme moi, elle va de l’avant… Pour Sylvie, le mot retraite, comme vieux et pessimiste, n’existe pas dans son vocabulaire. En revanche, la passion, la fidélité, l’énergie et l’ouverture aux autres demeurent des mots qui habillent de la plus belle des façons la personnalité de Sylvie Hugendobler. C’est ce qu’on appelle avoir du style.


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