Figure bien connue dans le Val de Morteau, Denis Roy, 88 ans, s’est énormément investi dans la vie locale. À tous les niveaux : politique, social, syndical. “J’ai beaucoup donné”, reconnaît-il sans l’ombre d’un regret
Certes moins fringant qu’il ne l’a été par le passé, Denis Roy continue d’aller de l’avant. “Même si j’ai quelques ennuis de santé, je m’efforce toujours d’appliquer cette maxime : “On ne s’arrête pas parce que l’on vieillit. On vieillit parce que l’on s’arrête.” Ce pourquoi je m’efforce de garder quelques activités pour ne pas focaliser sur ma personne”, explique celui qui est toujours président de la section locale des anciens combattants.
Sans trop l’avoir cherché, Denis Roy est resté fidèle à Morteau toute sa vie. C’est là qu’il est né en 1937 et qu’il a grandi dans une famille de commerçants. “Mes parents tenaient la coop L’Avenir située dans la rue Pasteur à l’emplacement du Netto.” Après le collège, il poursuit sa scolarité à Besançon au lycée Victor-Hugo dans l’enseignement général. Bac en poche, il entre à l’école normale d’où il ressortira instituteur. Il commence sa carrière d’enseignant à Morteau à l’école située derrière l’église, dans l’ancien monastère. “J’ai toujours eu à m’occuper de classes de CM1-CM2.”

1959, c’est l’heure d’aller sous les drapeaux. Denis Roy opte pour une école d’officier à Saumur d’où il sort sous-lieutenant et part en Algérie servir dans les commandos de chasse. “C’est la première fois de ma vie que je me retrouvais à prendre des responsabilités avec un groupe de 25 soldats sous mes ordres”, explique celui qui a récemment écrit un livre de cette expérience militaire qui s’est étalée sur 28 mois, dont 9 en Algérie. De quoi nourrir des envies de rempiler ? “C’est vrai qu’ils ne voulaient pas me laisser partir. Dans notre famille, on n’était pas trop militariste. Personnellement, je n’étais pas prêt à obéir aveuglément et j’avais plutôt une nature contestataire.” Du coup, le sous-lieutenant Roy rentre au bercail en décembre 1961, se marie quelques mois plus tard avec Michèle et retrouve le chemin de l’école.
En 1965, il s’inscrit sur une liste d’Union de la gauche candidate aux élections municipales à Morteau. Il officiera comme élu pendant quatre mandats avec trois maires différents : Christian Genevard, Pierre Cheval et Jean-Marie Binétruy. “J’ai toujours été dans l’opposition avec la volonté d’être constructif” dit-il. Parmi les grands chantiers auxquels il s’est attelé, impossible de ne pas citer la création de la M.J.C. “J’ai beaucoup appuyé à la création d’une structure ouverte au plus grand nombre et qui reposait sur une vraie laïcité”, poursuit Denis Roy qui sera trésorier puis président de la M.J.C. Au total, 35 ans d’engagement où il considère avoir beaucoup donné en recevant encore davantage en retour.

Professionnellement, il interviendra comme instituteur à l’école Pergaud jusqu’en 1988 avant de terminer sa carrière comme directeur de l’école du Centre. “J’ai pris ma retraite en 1992 à 55 ans.” Autre temps, autres mœurs. Bien sûr, c’est presque une évidence, Denis Roy déclina aussi son sens de l’engagement en étant délégué du personnel, syndicaliste à la F.E.N. “Depuis mon retour d’Algérie, j’ai enchaîné les responsabilités notamment dans le monde associatif en sachant qu’il ne faut rien attendre en retour, ni des récompenses, ni des félicitations !”
Fidèle à son adage d’être toujours actif, il officiera aussi pendant 10 ans comme correspondant du Val de Morteau pour le quotidien suisse L’Impartial. “Comme il n’y avait pas encore Internet, je devais monter chaque jour à la rédaction du journal au Locle.”
S’il a pu autant s’épanouir dans la vie locale, il n’oublie pas de remercier son épouse Michèle aujourd’hui décédée. “Elle a largement contribué à l’éducation de nos cinq enfants. Avec tous mes engagements, ils ont vu passer pas mal de monde à la maison. Aujourd’hui ma plus grande fierté, c’est de voir qu’ils ont tous suivi l’exemple paternel dans l’implication à la vie associative de leur commune ou leur quartier” se félicite Denis Roy.
Bio express
- Denis Roy est né en 1937 à Morteau
- Profession : instituteur
- Ancien conseiller municipal à Morteau
- Multiples engagements associatifs, professionnels
- 5 enfants, 10 petits-enfants et un arrière-petit-enfant