Même si l’heure n’est pas encore à l’euphorie, les deux années de crise immobilière subies par la profession semblent derrière. Le point avec le réseau Plaza Immobilier dans le Haut-Doubs.

La reprise de l'immobilier, ce n'est pas encore l'enthousiasme retrouvé, "c’est en tout cas la fin de la morosité" tempère Patrick Goursolle, responsable des agences Plaza Immobilier de Morteau et de Pontarlier. Après deux ans de difficultés liées notamment à la hausse des prix dans le neuf, combinées à une hausse des taux d’intérêt, désormais repartis à la baisse, les acquéreurs potentiels semblent avoir un peu changé de méthode. "On constate qu’ils sont de plus en plus dans la discussion des prix, la négociation devient systématique, ce n’était pas le cas avant 2023." Les agents constatent aussi une tendance à la pondération de la part des clients. "Ils sont bien conscients de leurs capacités financières et ne cherchent pas à visiter ou à discuter d’une maison à 400 000 euros si leur capacité est de 300 000. On revient à un certain équilibre" constate Patrick Goursolle.

À l’agence Plaza Immobilier de Morteau, on garde le sourire, les affaires semblent repartir sur un bon rythme.

La baisse progressive des taux depuis plusieurs mois a redonné un coup de fouet au marché. Mais ce qui a vraiment relancé la machine, c’est quand les candidats à l’acquisition se sont rendu compte que les prix ne baisseraient pas plus, ils se sont donc remis à discuter. Depuis deux ans, les prix avaient pourtant connu un tassement, un phénomène devenu rare dans le Haut-Doubs. Le réseau Plaza estime la baisse des prix à "- 10 à 15 % dans le secteur de Morteau, alors qu’ils n’ont pas vraiment baissé du côté de Pontarlier."

Les délais pour écouler un bien ont également changé. Alors qu’il était fréquent de signer des ventes en deux mois ou deux mois et demi avant la baisse de 2023-2024, c’est moins vrai aujourd’hui. "On est plus sur 4 à 5 mois en ce moment." La complexification des procédures liées au D.P.E. ne fait que contribuer à allonger ces délais.

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Les agences du Haut-Doubs constatent aussi un attrait nouveau pour des secteurs jusque-là un peu négligés, comme Maîche côté Morteau, ou Levier côté Pontarlier. "Du côté de Maîche-Charquemont, les prix sont inférieurs de 20 % à ce qu’ils sont sur Morteau ou Villers-le-Lac. Comme à Levier par rapport à la zone de Pontarlier. Avec des moyens peut-être plus limités ou des prix encore un peu trop hauts, on voit beaucoup de gens se tourner vers ces secteurs."

Dans ce contexte de sortie espérée de crise, les professionnels de l’immobilier restent prudents. "Le tunnel est long, on voit enfin la lumière au bout, mais on ne distingue pas encore à quelle distance elle est" image le professionnel du Haut-Doubs. Le climat d’incertitude politique et par conséquent l’absence de véritables mesures incitatives de la part des pouvoirs publics laisse encore une grande part d’incertitude.

Une clientèle a pour l’instant quasiment disparu, c’est celle des investisseurs qui n’ont plus de dispositifs fiscaux avantageux pour les inciter à acheter. "Il faut impérativement que l’État annonce des choses à court terme si on veut que la reprise soit réellement là" note ce responsable d’agence.

Une autre clientèle pointe à nouveau le bout de son nez, celle des primo-accédants, mais à la différence d’avant la crise, ils doivent impérativement arriver avec un minimum d’apport s’ils veulent voir leur dossier aboutir.