Pour marquer les 140 ans de la tradition du bonhomme des conscrits à Morteau, l’Interclasse des conscrits de Morteau organise un grand week-end fin septembre, avec musée éphémère et film créé pour l’occasion
Il fait les présentations. Dire que les conscrits sont une tradition à Morteau est un doux euphémisme. À tel point qu’une Interclasse a été créée qui se donne même l’ambition de faire officiellement classer par le ministère de la Culture cette tradition qui fête ses 140 ans au patrimoine culturel français. Le dossier est en cours, il est porté essentiellement par Martial Bournel-Bosson, président de cette association interclasse, avec l’appui de la Ville.

Pour marquer cet anniversaire du traditionnel bonhomme et défilé des conscrits, la Ville invite les habitants et les curieux à un week-end dédié au sujet les 26, 27 et 28 septembre. La salle des fêtes rénovée accueillera pour l’occasion un musée éphémère retraçant l’histoire des conscrits, avec documents, objets, photos des bonshommes de 1947 à nos jours, « autant de témoins d’une mémoire collective riche et festive » note Martial Bournel-Bosson. Cette exposition invitera le public à découvrir des pièces uniques et chargées de mémoire. Des objets collectors, soigneusement conservés, viendront témoigner du passage des âges : pulls aux couleurs des différentes classes, cagnottes, drapeaux fièrement brandis dans les cortèges. Les visiteurs pourront également admirer des documents rares, tels que l’affiche originale des Conscrits de 1924 ou encore des ordonnances napoléoniennes, témoins d’une époque où la conscription s’imposait à tous les jeunes hommes du pays. « Des archives filmées par Jean Sémonin dans les années 1950 seront diffusées en continu » précisent les organisateurs.

Durant ce même week-end, au Théâtre de Morteau sera projeté le documentaire « Dans les Pas des Conscrits, héritier d’une tradition », qui donnera la parole à ceux qui ont fait vivre cette coutume au fil du temps. « Et parce qu’aucune fête conscrite ne saurait se conclure sans un moment convivial, le bar du théâtre se transformera en “bar déconscrit” tout au long du week-end. Trois jours pour revisiter une histoire unique, transmettre un héritage et célébrer ensemble l’esprit d’une ville », ajoute l’initiateur. En rassemblant ces traces du passé, en les mettant à la portée de tous, il s’agit de raviver la flamme des Conscrits, de rappeler que cette tradition, si locale soit-elle, est avant tout un acte de mémoire. Elle témoigne d’une identité commune, d’un lien intergénérationnel fort, et de cette fierté d’appartenir à une histoire collective, que Morteau entend célébrer avec éclat.