Dominique Pourcelot a su faire évoluer son enseigne au centre du village d’Orchamps-Vennes au fil de la mutation du commerce. Côté loisirs, c’est aussi le plus ancien membre de la célébrissime troupe de théâtre la Boîte à Cas-Choux. Parcours.

Le côté convivial d’un Dominique Pourcelot toujours entouré d’amis et de sa famille, ses trois filles et son épouse Évelyne en premier, il faut peut-être aller le chercher loin dans l’enfance. Fils unique, il a coutume de dire qu’il était le cinquième enfant d’une grande famille, hélas touchée par plusieurs drames consécutifs. “Ma maman avait fait trois fausses couches, puis mes parents ont eu un enfant mort-né. Je suis arrivé après, et ma maman a tout de suite voulu que je sois très entouré. Elle m’a mis en pension à Valdahon puis à Morteau pour que je sois au milieu d’autres enfants et que je ne sois pas éduqué comme un fils unique” indique Dominique. Et ce sont sans doute ces circonstances qui ont forgé le caractère et le côté empathique de celui qui deviendra ensuite le commerçant emblématique d’Orchamps-Vennes.

Dominique Pourcelot a déjà près de 43 ans de commerce derrière lui. Toujours avec le sourire.

Il a à peine deux ans quand ses parents reprennent un commerce à Orchamps-Vennes. “C’était un magasin d’alimentation générale, mais aussi d’alimentation pour bétail, ils vendaient aussi du gaz, etc. À cette époque, il y avait 8 ou 9 commerces de détail comme celui-là.” Deux ans plus tard, ils arrivent à la tête d’un autre commerce au 19, Grande rue, là où Dominique fera ensuite toute sa carrière de commerçant. “J’ai grandi entre les allées du magasin. Nous vivions là 100 % du temps, le magasin en bas, et l’appartement au premier étage.”

Et c’est au milieu de ses amis de la Boîte à Cas-Choux qu’il trouve aussi son équilibre.

La vie va s’accélérer pour le jeune garçon. Ses parents se séparent, Dominique se retrouve seul avec sa maman et à 16 ans, obligé de faire le choix d’arrêter ses études et de commencer à travailler au magasin. À 17 ans, il est le nouveau patron du magasin auquel une activité de quincaillerie et électroménager a rapidement été associée. Il reprend le magasin, mais hérite aussi des dettes que son père avait contractées avant de quitter le foyer… “J’ai mis vingt ans à tout rembourser” dit-il. Avant de faire prospérer l’affaire familiale, Dominique Pourcelot s’est employé à regagner la confiance des banquiers et des fournisseurs et peu à peu il transforme le petit magasin en enseigne multiservices indispensable à la vie du village.

Les années quatre-vingt sont synonymes de prospérité pour le commerce de proximité avant que vienne le temps de la nécessaire remise en question avec la généralisation des grandes surfaces et la disparition progressive de nombreux commerces en milieu rural. La quincaillerie Pourcelot résiste et s’adapte en diversifiant son offre. À la quincaillerie et la droguerie s’ajoutent la décoration, les cadeaux, les arts de la table, la presse. Puis la papeterie, les petits consommables informatiques, des services comme la plastification de documents ou les photocopies. Et plus récemment encore, sans doute un gage de survie pour son commerce, Dominique Pourcelot a l’opportunité de récupérer une licence pour la vente de tabac, et les services postaux que la Poste était sur le point d’abandonner au village.

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L’enseigne du 19, Grande rue emploie aujourd’hui 6 personnes, soit 5 équivalents temps plein au total, dont Dominique et son épouse. Et une de leurs trois filles qui pourrait bien reprendre la suite d’ici quelques années… “Nous sommes presque devenus au fil des ans un service public. Le magasin est ouvert du lundi matin au dimanche à midi Et nous avons toujours eu à coeur de rester au centre du village” ajoute le patron. Parallèlement à son métier de commerçant, Dominique Pourcelot s’est longtemps investi pour fédérer le commerce local, au sein de l’Ucalov, l’association oricampienne pour l’artisanat et le commerce, ou encore la fédération des 4 villages regroupant Orchamps-Vennes, Pierrefontaine, Vercel et Sancey pour laquelle il a également consacré de son temps.

Mais c’est par un tout autre domaine qu’il a également trouvé son équilibre : celui du théâtre. Avec son intégration, dès la fin des années soixante-dix, à la troupe de théâtre locale qui deviendra quelques années plus tard la Boîte à Cas-Choux, une institution dans le Val de Vennes. “J’y suis depuis l’âge de 13 ans. Avec 46 ans de présence, je suis le plus vieux en âge de troupe !” dit-il. Il aura été tour à tour secrétaire, président, puis trésorier et bien sûr comédien emblématique de cette troupe dont la réputation dépasse aujourd’hui largement les frontières d’Orchamps-Vennes et qui a encore aligné les succès en ce mois d’avril avec 14 représentations, réunissant au total près de 4 000 spectateurs. Là encore, pour Dominique Pourcelot, c’est une aventure collective. “Cette troupe, ça signifie beaucoup pour moi confirme-t-il. Nous amusons le public en nous amusant nous-mêmes, et en tentant aussi d’aider les autres.” Car chaque saison s’accompagne pour la Boîte à Cas-Choux d’actions auprès d’associations caritatives locales. La troupe fait également de la transmission auprès des plus jeunes avec les P’tits Cas-Choux, une quinzaine d’enfants qui apprennent la comédie auprès des plus grands.

Il est donc toujours bien entouré Dominique Pourcelot. Quand il est seul, c’est sur la selle de son vélo qu’il sillonne les routes du Haut-Doubs pour se changer les idées. Tout en continuant à raisonner collectif. “Ici, on n’est pas chez Dominique Pourcelot, mais dans la Maison Pourcelot !” dit-il. Et voilà qu’un nouveau client franchit la porte du magasin, qu’il accueille avec son indéfectible sourire…


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