En réflexion depuis 2019, ce projet est porté par la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs en collaboration avec les professionnels de santé locaux. Cette construction vertueuse à 2,2 millions d’euros accueillera notamment trois médecins généralistes
Difficile aujourd’hui de parler de désert médical en évoquant le Haut-Doubs où l’on compte aujourd’hui 13 maisons de santé, soit une pour 9 200 habitants. Cette densité pourrait descendre à une pour 7 500 habitants quand seront terminés les projets de Pierrefontaine-les-Varans, Vercel et, on l’espère, celui des Hôpitaux-Neufs. Soit une offre supérieure à celle du Doubs où l’on recense 35 maisons de santé, soit une pour 15 700 habitants.

“Ces densités ne prennent pas en compte la taille des structures qui sont globalement plus petites dans le Haut-Doubs. Il n’empêche que ce territoire dispose d’une vraie couverture à mettre au crédit des intercommunalités”, explique Nicolas Onimus, le sous-préfet.
D’une initiative portée par les professionnels de santé locaux, le projet d’Oye-et-Pallet s’est ensuite transformé en Maison de Santé Pluridisciplinaire (M.S.P.) agréée par l’A.R.S. “C’est le 7 décembre 2021 que notre conseil communautaire a validé à l’unanimité son soutien au projet développé par les professionnels de santé d’Oye-et-Pallet en décidant de prendre à sa charge l’opération immobilière de cette M.S.P.”, explique Jean-Marie Saillard, le président de la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs lors de la pose de la première pierre organisée le 10 septembre.

17 candidats avaient postulé à la maîtrise d’oeuvre finalement attribuée au cabinet Archidium le 26 octobre 2023. Le terrain a été vendu à l’euro symbolique par la commune d’Oye-et-Pallet. “On a désormais validé le principe que lorsqu’un projet lié au service à la population se réalise sous l’égide de la com’com, la commune cède le parcellaire étant donné l’avantage que représente la proximité du service pour les habitants”, poursuit Jean-Marie Saillard.
Les travaux ont débuté en avril dernier. En raison du sous-sol instable, il a fallu planter des pieux à 9 mètres de profondeur pour faire les fondations. Les caractéristiques techniques de la construction se rapprochent d’un bâtiment passif avec le souci de la décarbonation en privilégiant aussi les énergies renouvelables. 900 m3 de bois scolytés ont été utilisés dans la structure. Une valorisation de la ressource locale rendue possible grâce au soutien de la Région Bourgogne-Franche-Comté. “On accompagne les collectivités qui utilisent du bois scolyté”, confirme Amandine Rapenne, conseillère régionale.

Du côté de la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, deux vice-présidents suivaient de près le chantier : Jean-Yves Bouveret en charge de la santé et Jean-Marie Pourcelot en charge du patrimoine bâti et à bâtir. Le coût global de cette maison de santé pluridisciplinaire s’élève à 2,2 millions d’euros. Le Département a versé 494 843 euros de subventions dans le cadre du contrat P@C. “Le Département n’est pas compétent en matière de santé mais les contrats P@C sont là pour répondre aux besoins du citoyen sur son territoire”, justifie à son tour Christine Bouquin, la présidente du Département du Doubs. Autres financeurs : l’État pour 512 668 euros au titre de la D.E.T.R. et le Syded dans le cadre du fonds de transition énergétique.
Trois généralistes consulteront à la M.S.P.
"Il faut compter actuellement trois à quatre semaines d’attente pour un rendez-vous. D’où cette nécessité d’agrandissement. Dans cette nouvelle structure, il y aura de sûr deux médecins et on est sur le point d’en recruter un troisième" annonce Emmanuel Carray, l’un de deux médecins à l’origine du projet avec sa consoeur Karine Besancenet.

La réussite de la M.S.P. d’Oye-et-Pallet repose sur l’engagement des professionnels de santé locaux qui n’ont pas hésité à s’impliquer. La com’com finance le bâtiment et les praticiens louent les locaux, résume Déborah Boillot, coordinatrice de la maison de santé. La structure abritera aussi des kinés, une orthophoniste, et une infirmière Azalée pour l’éducation thérapeutique. On dispose aussi de cellules supplémentaires destinées à accueillir d’autres praticiens. L’ouverture est prévue en mars 2026.
