Depuis quelques semaines, les radios associatives absorbent une onde de choc. Le gouvernement prévoit une coupe drastique des aides aux radios associatives. À P’tit Gibus FM, l’équipe se mobilise et tente de trouver des solutions à la baisse des finances. Alors même que la radio connaît un essor de son activité.
La radio P’tit Gibus F.M. va-telle disparaître des ondes à l’avenir ? Non, assure son directeur Laurent Barbier. Pour autant, la radio associative en milieu scolaire a dû absorber une onde de choc, mettant en péril son avenir. La raison descend tout droit de Paris. Le projet de loi de finances de 2026 prévoit une baisse de 44 % du Fonds de soutien à l’expression radiophonique, soit près de 16 millions d’euros en moins pour les 750 radios associatives de France.
À Pierrefontaine-les-Varans, P’tit Gibus F.M. est directement impactée. Sur un budget de 200 000 euros, la radio perdrait 63 000 euros. “Il faudra faire des choix, relève Laurent Barbier. On fait appel à des flashs d’infos nationaux, aux bulletins météo de Météo Franc-Comtoise. Peut-être que demain, on ne pourra plus faire appel à eux. On devra faire des choix dans les plus-values qu’on arrive à faire aujourd’hui. Mais on n’arrivera pas à gratter 63 000 euros.”
Autre levier, la réduction de la masse salariale. Les trois salariés de la radio ont trouvé un terrain d’entente : pour éviter le renvoi d’une personne, ils ont accepté de passer à temps partiel. Or, c’est là où le bât blesse, la radio est très demandée sur le territoire. À tel point que l’équipe ne prend plus de nouveaux projets jusqu'en décembre. “On serait le double qu’il y aurait du boulot pour tout le monde, on n’arrête pas d’être sollicités, reprend Laurent Barbier. C’est frustrant. Demain, si les radios associatives disparaissent, les habitants du territoire n’ont plus la parole.” Car donner la parole aux habitants est l’une des missions des radios associatives. La seconde étant un outil pédagogique au service des écoles du territoire.

P’tit Gibus F.M. est l’une des rares radios associatives en milieu scolaire, inspirée directement de R.C.V., la radio du Pays Horloger, la toute première en France. “On accueille des élèves au quotidien, pour une éducation aux médias, comment s’informer, où trouver l’information, s’entraîner à la prise de parole, à l’oralité. P’tit Gibus F.M. noue également des partenariats avec des I.T.E.P. (instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques) ou des établissements pour des personnes handicapées.” Avec ses 30 000 auditeurs potentiels, ses deux fréquences, P’tit Gibus F.M. est devenue depuis 40 ans, la voix incontournable sur les portes du Haut-Doubs.

Garantes de la liberté d’expression, relais de l’actualité locale, les radios associatives restent la voie privilégiée des acteurs locaux. “Avec chacune de ses sensibilités, nos radios font vivre les valeurs de la République en laissant la parole à chacun pour que tout le monde trouve sa place”, observe la Fédération des radios associatives de Bourgogne-Franche-Comté, présidée par Laurent Barbier. “Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique a été mis en place pour préserver notre mission sociale de proximité. Nos radios sont évaluées chaque année et bénéficient d’un F.S.E.R. en conséquence. Ce financement n’est jamais acquis d’une année sur l’autre.”
Face à ce projet du P.L.F. 2026, plusieurs députés se sont mobilisés. Et notamment Dominique Voynet la députée de la 2ème circonscription du Doubs et Éric Liégeon, de la 5ème circonscription. Ils ont déposé des amendements en commission pour maintenir l’enveloppe actuelle du F.S.E.R. ainsi que le bonus ruralité pour les radios associatives. Reste à savoir si ces amendements seront retenus et votés dans l’Hémicycle.
