La vie au sein de l’association cultuelle “Mosquée Philippe Grenier” reflète aussi celle d’un territoire dynamique marqué par l’attractivité du travail frontalier et qui n’est globalement pas soumis à un climat d’insécurité permanent, ce qui n'empêche pas de rester vigilant.
Créée en 1983, la mosquée Philippe-Grenier est installée dans l’une des ailes des casernes Marguet. Cet espace avait été mis à disposition de la communauté maghrébine. Elle est ouverte à tous les musulmans à la recherche d’un lieu de prière. On prône une pratique religieuse harmonieuse et sereine, explique le président de l’association cultuelle de la mosquée Philippe-Grenier en précisant que les locaux à caractère cultuel font l’objet d’une location.
Cette association compte aujourd’hui une centaine d’adhérents et environ 250 sympathisants. On y trouve aussi comme dans tous les groupes constitués du Haut-Doubs une part de nouveaux habitants venus travailler en Suisse et de religion musulmane. On constate aussi ce phénomène de turn-over avec des départs, des arrivées mais globalement l’effectif est assez stable, en tout cas depuis que je suis arrivé dans la région en 2004. Toutes les tranches d’âge sont représentées. Il y a autant d’hommes que de femmes. Pour adhérer à l’association, il faut être majeur et musulman.

Depuis quelques années, l’association a engagé une réflexion sur un nouveau lieu de pratique qui correspond à l’évolution des besoins. Il nous faudrait plus de place pour mieux accueillir les hommes et les femmes avec des salles où l’on puisse faire des activités. L’association organise, par exemple, le samedi matin en période scolaire des séances d’éveil à la foi encadrées par des bénévoles. Rien n’est encore engagé concrètement. On essaie actuellement de réunir le financement. Plusieurs projets sont à l’étude y compris celui de construire une nouvelle mosquée, poursuit le président.
Avec la fin des imams détachés, la mosquée Philippe Grenier fonctionne sur la base du bénévolat. On oeuvre pour pouvoir recruter un imam formé en France. On tient à être en phase avec les orientations nationales dans l’organisation du culte musulman. Le souci d’intégration est permanent au sein de l’association. On fait partie du comité départemental du culte musulman du Doubs. Cela permet de se rencontrer régulièrement pour échanger sur différents sujets religieux. Le département est divisé en trois bassins à Besançon, Montbéliard et Pontarlier.

La mosquée de Pontarlier a déjà été victime d’actes islamophobes. Depuis 2004, on n’a jamais eu de souci interne. Les seules difficultés sont venues de l’extérieur. Tout ce que l’on entend actuellement nous interpelle forcément. On fait preuve d’une certaine vigilance. Ce travail se fait avec les autorités locales dans le but de sécuriser les citoyens français musulmans notamment lors des grands événements du calendrier religieux. Pour autant, je suis très confiant dans nos défis à relever avec ce projet de nouveaux locaux. On défend l’idée d’une mosquée ouverte, loin de l’islamophobie ambiante. On revendique juste notre liberté de culte.