Dans le cadre de son P.C.A.E.T. (Plan climat air énergie territoire), la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs a participé à l’étude sur la pollution lumineuse, pilotée par le Parc naturel régional (P.N.R.) du Doubs horloger. Pour l’heure, seules une trentaine de communes pratiquent l’extinction de l’éclairage public.
Tout est parti d’un constat en 2021, lorsque le P.N.R. du Doubs Horloger a été officiellement créé. « Seules deux communes sur le Parc éteignaient leur éclairage public », déplorait alors Inès-Maire Amiot, chargée de mission transition énergétique au P.N.R. La démarche Un Ciel étoilé est lancée, elle consiste à accompagner les élus, les entreprises et les citoyens dans leurs réflexions sur l’extinction de l’éclairage public et trouver les bons compromis, explique ainsi le Parc. L’objectif étant de restaurer le ciel étoilé et lutter contre la pollution lumineuse.
« Travailler sur la pollution lumineuse est très transversal, cela concerne l’économie, les énergies, les besoins humains, la santé, la biodiversité… », poursuit la chargée de mission. Cette démarche se décline en trois axes dont celui de qualifier la pollution lumineuse à travers un diagnostic et une étude. Les deux autres axes portant sur la mobilisation, la sensibilisation et l’accompagnement des élus de même que la sensibilisation du grand public.
Couvrant les P.N.R. du Doubs Horloger et du Haut-Jura ainsi que la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs, l’étude a été diligentée entre 2022 et 2023 par un bureau d’études spécialisé. « Il a mesuré des données brutes sur l’éclairage public, comme la puissance de la lumière, son orientation, la typologie (Led ou sodium), la hauteur des mâts…, explique Inès Maire-Amiot. Des instruments de mesure ont évalué la qualité du ciel nocturne en fonction de l’éclairage aux alentours et de la météo. Des données des satellites ont permis d’analyser la multiplicité des points lumineux et des différences d’éclairage. L’idée est de qualifier la pollution lumineuse et la qualité du ciel nocturne. Il a été intéressant de noter des différences liées aux politiques des syndicats d’énergie. Le Doubs a par exemple mis l’accent sur la rénovation Led des éclairages publics, il a une meilleure qualité de ciel étoilé. Le Jura est resté en sodium, et est donc plus qualitatif pour la biodiversité. »
Au niveau du territoire, la plus importante pollution lumineuse apparaît aux extrémités de la com’com et du P.N.R., le centre avec des communes comme Pierrefontaine-les-Varans étant moins exposé.
Cette étude a permis d’établir un atlas par commune avec un diagnostic de son éclairage public, si « un jour, elle veut rénover, on a un atlas pour montrer les changements à améliorer, approuve Inès Maire-Amiot. L’idée est d’aller plus loin que la réglementation. On éclaire encore un peu trop, trop longtemps, trop puissamment. Les couleurs des Led sont encore trop froides, il faudrait une couleur plus ambrée. Cet atlas permet aux élus de réfléchir aux besoins et d’adapter l’éclairage. À Saint-Julien-les-Russey et Frambouhans, ils éteignent tout l’été et se calent par rapport au soleil. À Morteau, il y a des commerces, les gens sortent, on a des modulations d'extinctions différentes. Ce qui est intéressant, c’est que cette pollution est facilement réversible, il suffit d’éteindre et on voit les changements rapidement. »
Depuis 2021, on est passé de deux à une trentaine de communes qui éteignent la nuit. Les freins, souvent culturels, restent omniprésents. « La lumière apporte un sentiment de sécurité mais ne sécurise pas en tant que tel, remarque la chargée de mission. Pourtant, dans les sondages, les habitants sont globalement pour l’extinction de l’éclairage public. »
Il reste aussi un autre cheval de bataille à mener sur la pollution lumineuse : l’éclairage des vitrines, parkings et commerces. La réglementation impose l’extinction, peu suivie dans les faits. Les résultats de cette étude sont mis en valeur dans une exposition qui se tient au Val de Consolation, Nuit blanche chez les insectes. Elle apporte un éclairage sur des pistes d’action, des démarches et des gestes concrets à adopter individuellement et collectivement pour réduire les impacts de cette pollution et préserver ces insectes essentiels aux écosystèmes.
La pollution lumineuse, c’est quoi ?
La pollution lumineuse consiste en une présence nocturne anormale ou gênante de lumière et les conséquences de l’éclairage artificiel nocturne sur le vivant (faune, flore), les écosystèmes ainsi que les effets suspectés ou avérés sur la santé humaine, explique Inès Maire-Amiot. Les animaux diurnes et nocturnes, comme les humains, ont besoin d’une alternance jour-nuit pour le fonctionnement physiologique. Chez les humains, l’hormone du sommeil est sécrétée à la tombée du jour. La multiplication des points lumineux a des incidences sur le comportement des animaux nocturnes, avec des proies plus visibles, un effet d’attraction sur les insectes volants qui se font brûler, sont désorientés. Il y a aussi un effet sur la reproduction. Le ver luisant émet de la lumière pour attirer son partenaire. S’il y a une pollution lumineuse, il ne fait pas la différence entre un ver luisant et un point lumineux. Tout ça s’accumule avec les autres pressions sur l’environnement.
Des manifestations en lien avec le ciel étoilé
Spectacle Tarot de la nuit de la Cie Midi à l’ouest (N.D.L.R., plus de détails en page 22) :
- Jeudi 24 juillet au monastère de Consolation (19 heures)
- Vendredi 25 juillet à l’Éco’lette au Bizot (21 h 30)
- Samedi 26 juillet au café associatif de Charmoille (20 heures)
Observation des étoiles, animée par le Club Astro 400, en partenariat avec le P.N.R. du Doubs Horloger et la C.C.P.H.D.:
- Vendredi 25 juillet à la Roche du Prêtre (20 heures)
- Vendredi 22 août à la Roche du Prêtre (20 heures)
Report au lendemain en cas de mauvais temps.
Inscriptions:
- Pour le 26 juillet: info@parcdoubshorloger.fr ou 03 81 68 53 32
- Pour le 22 août: thierry.kisel@free.fr ou 06 64 91 24 52