Depuis 1980, l’Association pour la protection des animaux sauvages - ASPAS oeuvre partout en France pour la défense de la nature et la préservation des espèces fragilisées par les activités humaines: loup, lynx, renards, blaireaux, chamois…, tous ces êtres discrets qui partagent nos forêts et nos montagnes.

Dans le Doubs, les destructions de biodiversité se multiplient souvent sans justification écologique : sur les 5 dernières années, 29 000 chevreuils ont été abattus, et les effectifs actuels sont en baisse avérée de 50 %. Le plan de chasse 2025/2026 en cours a prévu à nouveau l’abattage de 4 450 chevreuils, dont 1 000 déjà depuis le 1er juin, chasse d’été ! L’été est la saison des amours, ce qui perturbe donc gravement la reproduction.

Même les réserves de chasse et de faune sauvage censées être des refuges ne sont pas épargnées : on y autorise les tirs si le maintien des équilibres biologiques ou agro-sylvo-cynégétique l’exige (FDC25 / La Belle Chasse). Ce plan de gestion/abattage en cours de 4 450 chevreuils du Doubs constitue une violence à l’égard de notre faune sauvage, sans réelle légitimité écologique : ce plan devrait être réduit de moitié au minimum, pour restaurer la biodiversité et tenir compte de l’équilibre naturel proies/prédateurs au sein des écosystèmes du Doubs, où cohabitent lynx et loups.

Les chamois eux aussi subissent la pression. 2 400 chamois ont été abattus au cours des cinq dernières années dans le Doubs. Selon le dernier plan de chasse 2025/2026 en cours, 400 chamois seront à nouveau abattus, dont 200 jeunes : ces mammifères emblématiques ne causent aucun dégât agricole ou forestier avéré. Le massacre des chamois du Doubs relève uniquement du loisir cynégétique et du trophée : l’ASPAS demande le droit à la contemplation d'une faune sauvage préservée et respectée et la protection des chamois du Doubs. Les populations de chamois sont elles aussi en diminution très importante. La chasse continue toutefois en novembre et décembre, qui sont les 2 mois de reproduction : les chamois sont des victimes silencieuses qui ne méritent pas la peine de mort pendant la saison des amours.

Renards, lynx, loups : les mal-aimés

On estime à environ 3 000 le nombre de renards tués chaque année dans le Doubs, car jugés nuisibles par certains, alors qu’ils jouent un rôle essentiel dans la régulation des petits rongeurs et dans la santé des écosystèmes.

Chevreuils, chamois, renards font partie des proies naturelles des lynx et loups, espèces protégées et indispensables à l’équilibre de nos milieux : les abattages massifs et excessifs de proies sauvages – 10 000 mammifères sauvages sont abattus chaque année dans le Doubs – perturbent les équilibres naturels au sein des écosystèmes du Doubs, et incitent inévitablement ces prédateurs à se tourner ponctuellement vers des proies domestiques plus facilement accessibles.

Les loups font malheureusement aussi l’objet de tirs d’abattage, pour 19 % des populations estimées. L’ASPAS s’oppose à ces tirs de loups : comme le lynx, ce mammifère contribue à la santé des milieux naturels en limitant la prolifération des grands herbivores dans les écosystèmes du Doubs. L’ASPAS demande une cohabitation harmonieuse avec ce prédateur qui fait partie de notre patrimoine naturel, au même titre que les lynx.

Préserver la nature et la biodiversité est un enjeu fondamental de notre société. Les animaux libres et sauvages ne sont ni des stocks à gérer, ni des cibles à réguler. Ils sont les témoins d’un monde vivant dont nous faisons partie et ils méritent notre respect, au même titre que nos animaux domestiques.