On le croyait définitivement fermé après 46 ans d’activité, mais Philippe Ferrari est bien de retour place des Bernardines dans un local qu’il connaît bien pour l’avoir occupé en 1986.

Pourquoi jouer les prolongations à l’heure d’une retraite sans doute justifiée et méritée ? D’autant plus que le marché des instruments de musique s’est malheureusement installé durablement sur Internet. “Dans notre secteur, on connaît “la poloche”, c’est vrai. On a réduit la voilure en termes de surface de vente car l’activité de vente d’instruments de musique ne mérite plus un si grand magasin”, justifie Philippe Ferrari.

Mathieu et Philippe continent à donner des cours de guitare, piano, synthé, batterie.

Son départ de la rue de Salins relève avant tout de l’opportunité de céder à un bon prix le droit au bail qui y était rattaché. Il quitte donc les lieux en emportant avec lui un énorme stock de matériel qu’il compte bien écouler place des Bernardines dans le magasin qui abritait précédemment un cordonnier parti s’installer à Ornans. “On a occupé ce local en 1986. C’était déjà adapté à la vente d’instruments de musique. On s’est juste posé sans faire aucune sorte de travaux”, explique réaliste ce commerçant bien conscient qu’il ne pourra inverser la tendance même si cela l’irrite au plus haut point. “Quand on achète une guitare sur Internet, elle fait des centaines de kilomètres pour être livrée et on nous parle d’écologie ! Il faut arrêter.”

Si les ventes plongent, il reste encore un secteur où Philippe et son salarié Mathieu tirent leur épingle du jeu : les cours de musique. C’est d’ailleurs la raison principale de cette ouverture anachronique. “Même en fermant rue de Salins, on a toujours continué à donner des cours de musique dans un autre local.” Mathieu à la guitare et Philippe au piano, synthé et batterie. L’activité fonctionne sur le principe d’une séance d’une heure par semaine tout au long de l’année sauf pendant les vacances. “On enseigne aussi les bases utiles de solfège pour que la personne puisse se faire plaisir”, explique le commerçant qui compte transmettre le flambeau du magasin à Mathieu.

Ce retour inopiné prend tout son sens. Philippe Ferrari a toujours un projet en cours. Depuis deux ans, il s’investit dans la création d’une plateforme musicale dédiée aux amateurs et professionnels. “Cette plateforme Made in France enregistre déjà 6 000 utilisateurs. C’est aussi pour développer ce concept que je reste actif dans la musique” dit-il (www.musiconline-france.art).


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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