Sa petite entreprise “Les Chemins de Luce” propose des aliments issus de ses balades en nature. Elle organise également des stages de cuisine et de décoration
Nichée dans une belle maison ancienne, derrière l’église de Rosureux, Marie-Luce Grillot reçoit ses visiteurs au milieu de bocaux contenant le produit de ses nombreuses sorties. “Je suis titulaire d’un diplôme de cueilleuse professionnelle, puisque la formation d’herboriste n’existe plus. Seuls quelques pharmaciens dotés d’une formation spécifique perpétuent cette tradition paysanne séculaire”, déclare-t-elle d’emblée.
C’est Philippe Pétain qui en 1941 mit un terme à ce métier en supprimant le diplôme d’État. Il voulait alors favoriser l’industrie pharmaceutique en plein essor. La dernière herboriste de France, Marie Roubieu, est décédée en 2018 à l’âge de 97 ans.

La France se retrouve de fait la seule nation européenne à ne pas reconnaître cette spécialité, alors que la Suisse, la Belgique ou l’Allemagne proposent des formations et de gros consommateurs de produits naturels alternatifs aux médicaments. “Ma grand-mère et ma mère cueillaient des plantes et aujourd’hui c’est ma petite-fille qui se passionne pour cette activité. Vous voyez, nous sommes sorcières de mère en fille !”, plaisante Marie-Luce.
Sa principale activité à la belle saison est la transformation alimentaire de fleurs et plantes. “La poudre de reine-des-prés séchée est une excellente alternative à la vanille ou les fleurs d’ail des ours donnent une gelée très appréciée avec le foie gras ou le comté”, ajoute-t-elle. Toutes ses préparations se présentent en petits conditionnements car elle n’utilise aucun conservateur.

Ses baumes pour le soin du corps sont particulièrement appréciés. Réalisés à base d’huile d’olive, de cire d’abeille et de parfums 100 % naturels, ils ne contiennent ni alcool, ni huiles essentielles. Dès les premiers beaux jours elle planifie ses journées “Cueillette et fourchettes” pour des groupes de 8 personnes.
“On commence par un café pour faire connaissance et je leur montre un livret des plantes à cueillir. Après la sortie dans la nature, c’est le temps du triage et du nettoyage, avant l’apéro au vin de mai à l’aspérule odorante. Puis nous passons à la préparation du repas pris en commun et tous repartent avec mon cahier de recettes à reproduire à la maison”, note Marie-Luce. L’hiver, elle propose des sorties à la recherche de feuilles de chêne, de glands ou de lichen pour réaliser, avec ses stagiaires d’un jour, des décorations de Noël naturelles pour la maison.
Elle pratique des cueillettes raisonnées afin de préserver la biodiversité végétale nécessaire à l’équilibre de l’écosystème. Moins de fleurs, c’est moins d’abeilles et moins d’oiseaux. “Tout est dans la nature pour vivre bien. Je ne soigne pas, je fais du bien aux gens”, affirme Marie-Luce Grillot, qui présentera ses produits au marché de Noël de Consolation le 7 décembre. Pour en savoir plus, il est possible de la rejoindre sur sa page Facebook “Les Chemins de Luce.”

