Basé à Valdahon, le Groupement d’Investigation Cynophile comprend cinq maîtres-chiens et sept chiens formés à la détection de stupéfiants, billets de banque, armes à feu, sans oublier depuis 2023, à la recherche de personnes disparues avec l’utilisation d’un Saint-Hubert au flair exceptionnel.

Que ce soit le malinois Oddy en recherche de billets de banque cachés dans un grenier ou Nasco, autre malinois en détection de cocaïne dissimulée dans l’une des caches d’un mur d’entraînement avec des leurres imprégnés de tabac, le résultat est virevoltant d’efficacité. Et que dire de l’empressement exprimé par le chien, une fois sa mission accomplie, à saisir sa récompense tendue par son maître. Plus rien ne compte alors pour lui que de mordre son jouet préféré, une sorte d’os en corde tressée.

La brigade cynophile de Valdahon a accueilli en 2023 le binôme formé par le maître-chien Cédric Jeunet et Slider le Saint-Hubert expert en pistage.

Vif, sociable, obéissant et extrêmement joueur : telles sont les qualités requises pour recruter ces chiens dont l’entraînement repose sur le principe du jeu et de la récompense. « Un chien sur dix répond aux critères de sélection », explique le major J, responsable du groupement d’investigation cynophile. Cette unité qui a été créée en 2009 à Valdahon regroupe actuellement cinq maîtres-chiens, tous sous-officiers et deux gendarmes adjoints volontaires.

Tout l’entraînement est basé sur le principe du jeu et de la récompense.

« On est rattaché à la compagnie de gendarmerie de Pontarlier mais on est commandé par Dijon pour les missions », poursuit le responsable de cette brigade qui intervient sur toute la région Bourgogne-Franche-Comté, voire au-delà en cas de besoin. Une question de disponibilité et de spécialités entre les différents Groupements d’investigations Cynophiles. Il y en a deux en Bourgogne-Franche-Comté ainsi que d’autres équipes de maîtres-chiens réparties dans différentes unités de gendarmerie.

Quand le chien travaille, son maître l’accompagne pour optimiser la recherche : on parle de désignation.

La brigade cynophile de Valdahon intervient dans deux spécialités : piste-défense et recherche de personnes. La première spécialité est liée à la recherche de produits stupéfiants, billets de banque, armes, munitions. « On a cinq malinois et un berger allemand en piste-défense. » La brigade accueille depuis 2023 un nouvel auxiliaire atypique. Baptisé Slider, ce Saint-Hubert de 4 ans et 50 kg est utilisé pour la recherche de personnes disparues. « C’est la plus belle machine de pistage qui puisse exister », en sourit l’adjudant Cédric Jeunet, le seul des cinq maîtres-chiens à vivre en permanence avec son compagnon de travail. Un traitement de faveur assez logique pour cette race de chien sélectionnée avant tout pour ses qualités olfactives exceptionnelles. On recense seulement 13 chiens de cette race dans les rangs de la Gendarmerie nationale. C’est d’abord un chien de chasse fait pour traquer. Il est utilisé depuis très longtemps aux États-Unis et seulement depuis 2009 en France.

Publicité
« Ce chien a besoin de deux ans de formation. Je l’ai depuis qu’il est chiot. Il vit à la maison. On n’a pas du tout la même relation qu’avec un malinois. Il a déjà retrouvé deux personnes vivantes et d’autres malheureusement décédées » poursuit Cédric Jeunet qui, de par la rareté de sa spécialité, est parfois appelé à intervenir très loin de Valdahon.

Les chiens et les maîtres-chiens sont formés à Gramat dans le Lot. À l’âge de 10 mois minimum, les chiens font l’objet d’une forme de débourrage pendant trois mois. La formation dans la spécialité dure 14 semaines en compagnie du maître-chien. Des variantes sont possibles, à l’image du major J qui a choisi d’acquérir une jeune femelle malinoise sitôt sevrée pour l’éduquer progressivement. « Si elle est apte à suivre la formation, j’en ferai don à la gendarmerie, nous irons ensemble à Gramat quelques semaines », explique son maître. Les chiens de pistage-défense sont opérationnels pendant une dizaine d’années. Les Saint-Hubert, pendant huit ans en incluant les deux ans de formation. Quand ils arrivent en retraite, ils sont très souvent repris par leurs maîtres comme chiens de compagnie. « La qualité première de nos chiens, c’est l’abnégation », apprécie l’adjudant Jeunet.