Rémois tombé sous le charme du Haut-Doubs, Thierry Faure tient le magasin “Vin Art et Plaisir” à Métabief où il propose une sélection rigoureuse de vins certifiés bio, en biodynamie ou en conversion. Un passionné épris de culture.

Son échoppe est à son image, un curieux capharnaüm où s’empilent des livres, des magazines, des dessins, des peintures, des photos anciennes, sans oublier l’essentiel dans une cave : des bouteilles de vin. À 65 ans, Thierry Faure trouve son bonheur dans cette activité qu’il gère à sa manière, loin des codes marketing en vigueur de nos jours. Au-delà du souci de qualité de ses produits, sa force réside dans sa personnalité, son parcours, sa curiosité et sa facilité d’expression. S’il est né à Reims en 1958, il connaît bien le Doubs et le Haut-Doubs. “On rendait souvent visite à ma grand-mère maternelle qui tenait un magasin de broderie à Besançon. On venait aussi skier à Métabief où mes parents avaient fait l’acquisition d’un pagotin. J’adore cette région extraordinaire, très propice au ressourcement” dit-il.

À 65 ans, Thierry Faure aime à faire partager sa passion des vins bio et de la culture au sens noble du terme

Après des études en gestion-comptabilité, il occupe différents postes de directeur administratif ou financier dans des entreprises spécialisées dans les espaces verts et les aménagements paysagers. “On s’est finalement installé à Métabief en 2005. J’étais directeur de production dans une entreprise en Suisse toujours dans le domaine des espaces verts. Parmi les grands faits de guerre professionnels, je me suis occupé de réaliser la piscine extérieure dans la propriété de Michael Schumacher à Gland ou encore le jardin de Phil Collins.”

Le caviste a aménagé une partie de sa ferme aux beaux tavaillons en salle de vente et de dégustation.

À Métabief, il rachète une ferme à l’entrée du village qui abritait jadis une pharmacie. À l’heure de la retraite, les circonstances de la vie l’ont encouragé à ouvrir ce magasin empli de souvenirs. Son goût de l’art, il le doit à plusieurs membres de sa famille. Il se souvient encore très bien de son grand-père Jean Faure, architecte de métier qui a été mobilisé pendant les deux guerres et qui avait un fameux coup de crayon. “C’est lui qui m’a appris le dessin”, explique son petit-fils qui a gardé de nombreux souvenirs de son aïeul.

Sa connaissance et sa passion du vin, il les doit davantage à son père Claude-Michel Faure. “Au départ, il était pilote dans l’armée de l’air. Après un accident d’avion dont il est sorti indemne, il a bifurqué dans le commerce de vins de champagne en travaillant dans de prestigieuses maisons comme Taittinger, Pol Roger, Bollinger. C’est lui qui m’a appris l’amour des vins. Il rentrait toujours avec des bouteilles. Quand il vendait ses bouteilles, il ne parlait jamais de champagne”, explique son fils qui applique lui aussi assez facilement la méthode paternelle.

Quand il organise des dégustations, il veille à convier des profils très différents, ce qui donne une autre texture à la séance. Ses centres d’intérêt culturels sont très variés, de l’architecte Le Corbusier, aux films de Michel Audiard, en passant par les romans, la poésie et la littérature viticole. “Il faut bien que je vous parle un peu de mon métier. Je ne vends que des vins en bio, biodynamie ou en conversion. Je travaille beaucoup avec de petits vignerons. Quand je peux, je vais les visiter.”

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À l’heure du beaujolais nouveau, Thierry Faure affiche dans son magasin sa volonté de privilégier uniquement les disciples de Jules Chauvet, précurseur des vins nature. Dans chaque vignoble, il trouve des maîtres à penser le vin avec qui il se retrouve pleinement. Il cite sa référence dans le vignoble jurassien avec Pierre Overnoy. Ce monstre sacré représente encore aujourd’hui la ténacité, la rigueur et la part d’humain pour tout une génération de vignerons désireux de travailler autrement, en évitant les facilités des méthodes industrielles. Des références incontournables auxquelles on peut aussi ajouter Rudolf Steiner, le philosophe autrichien qui a fait germer la biodynamie.

Le caviste de Métabief s’intéresse aux valeurs sûres sans bouder une jeune génération de vignerons et vigneronnes prometteuse. Dans les casiers du caveau atypique, des produits aussi bons que rares attendent la clientèle. “Le magasin ouvre du mardi au vendredi de 16 heures à 20 heures et tous les samedis et dimanches de 10 heures à 12 heures et de 16 heures à 20 heures.”


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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