Nouvelle directrice, nouvelle équipe, nouveaux produits et nouveaux projets : le chantier de remise en ordre de marche de la distillerie de La Cluse-et-Mijoux est engagé avec l’ambition de pérenniser un patrimoine, une réputation et un savoir-faire séculaire.
Tout sourire et animée d’une belle envie de porter haut les couleurs de la distillerie Les Fils d’Émile Pernot, Stéphanie Marty-Terrade, la nouvelle directrice, a pris ses fonctions en novembre dernier. Avant de poser ses bagages dans cette illustre maison, elle a suivi un beau parcours scientifique puis professionnel.

Titulaire d’un doctorat en sciences des aliments passé à Toronto, elle a exercé dans de grandes entreprises agroalimentaires. « Dans mon précédent poste, je faisais de la recherche chez Nestlé à Lausanne. On apprend beaucoup dans une multinationale mais j’avais envie de travailler sur des choses plus concrètes dans une entreprise artisanale », explique celle qui a bien conscience du challenge dans lequel elle s’est engagée, ce qui ne semble pas lui déplaire. Un recrutement validé bien sûr par Pierre Beuchet, le président du groupe Diva spécialisé dans la vente de vins et spiritueux et propriétaire de la distillerie Pernot. « L’équipe précédente dirigée par Manon Hély s’est déjà beaucoup investie. Celle qui est aujourd’hui en place et qui compte sept salariés a été renouvelée à 95 %. On est maintenant bien structuré avec une nouvelle feuille de route. Je pense qu’on a réuni les compétences pour développer cette distillerie. On sait que le marché actuel est difficile. Chacun est prêt à faire des compromis, des efforts pour s’adapter à la situation et faire perdurer ce savoir-faire unique qui existe depuis 136 ans. On va sauver l’existant et le développer de manière à ce que la société devienne rentable. »

Le Pont de la distillerie des Fils d’Émile Pernot reste bien sûr d’actualité tout comme l’absinthe, la liqueur de sapin, la gentiane… « On va s’appuyer sur le réseau de distribution de Diva pour développer la marque “Pernot”. Je ne suis pas sûr que le Pont dont 95 % des ventes se font en Bourgogne-Franche-Comté soit un produit qui s’exporte bien. Il y a plus de potentiel avec la liqueur de sapin, le whisky et l’absinthe. »
Au rayon nouveautés, la distillerie s’est lancée dans la commercialisation de l’anisette Pernot. Elle travaille à la mise au point d’un gin. Un whisky est en préparation mais sera fabriqué par Diva. « À La Cluse-et-Mijoux, on vient d’investir dans une nouvelle chaudière. On utilise toujours l’alambic de 1905, il n’y en a que trois exemplaires de ce type en France. »
Stéphanie Marty-Terrade et le président Pierre Beuchet misent toujours sur la carte touristique. « On doit agrandir la boutique en sachant qu’on a aussi un gros potentiel muséographique ou de dégustation à développer dans les salles situées au-dessus de l’atelier. » Si la distillerie a mis un terme aux absinthes événementielles, elle assure sa promotion en participant à la Foire Comtoise et à la Haute-Foire. « On sera présent cet été au prochain festival des terroirs sans frontières qui aura lieu les 30 et 31 août à la Grand’Borne. »