Depuis le 10 novembre, selon la newsletter féministe les Glorieuses, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année. Ce symbole de l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes s’applique à l’ensemble du territoire. Illustrations statistiques en Région et dans le Doubs.
En France, tout temps de travail confondu, tous secteurs réunis, les femmes gagnent 22,3 % de moins que leurs homologues masculins car elles sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel, moins rémunérés ou dans les secteurs sous-valorisés. À temps de travail identique, elles gagnent 14,2 % de moins que les hommes en moyenne. C’est ce pourcentage qui a été utilisé pour déterminer la date symbolique du 10 novembre.
À travail égal, compétence égale, dans un même établissement, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes est de 3,8 %. En Bourgogne-Franche-Comté, le salaire net annuel moyen des femmes pour un temps plein s’établit à 23 900 euros en 2021. Les femmes ont un salaire inférieur de 16 % par rapport à celui des hommes. Cet écart croît avec l’âge. De 10 % chez les 25-34 ans, il passe à 22 % chez les 50-64 ans.
Par ailleurs, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, le salaire des hommes est supérieur à celui des femmes : + 6% pour les employés à + 21 % pour les cadres. Le département du Doubs comptait 545 209 habitants en 2020 : 48,9 % sont des hommes et 51,1 % sont des femmes. La part des femmes diplômées du supérieur est plus importante que celle des hommes : 23,6 % contre 21,8 %. Parmi les personnes ayant un faible niveau de formation, les hommes ont plus souvent un emploi que les femmes : 62,3 % des hommes âgés de 25 à 34 ans ayant au mieux le brevet des collèges ont un emploi contre 41,9 % des femmes de la même tranche d’âge.

À temps de travail équivalent, le salaire annuel net moyen des femmes travaillant dans le Doubs dans le privé ou dans le public atteint 23 828 euros en 2021 contre 28 929 euros chez les hommes. Les femmes occupent moins souvent des emplois de cadres : 10,8 % contre 17,6 % pour les hommes. Et quand elles sont cadres, elles perçoivent également des salaires inférieurs à ceux des hommes : 39 038 euros contre 47 535 euros.
Comme à l’échelle régionale, les écarts salariaux augmentent avec l’âge. Entre 25 et 34 ans, l’écart de rémunération est de 2 819 euros contre 7 909 euros entre 50 et 64 ans. Le bassin d’emploi de Morteau n’échappe pas aux tendances nationales. Au 30 septembre 2025, les femmes représentent 53 % des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail. Parmi elles, 57 % sont inscrites depuis plus d’un an. Les femmes affichent un niveau de formation supérieur à la moyenne des demandeurs d’emploi, avec 27 % ayant un niveau Bac + 2 ou supérieur. En ce qui concerne le R.S.A., 4 % des femmes en recherche d’emploi en bénéficient. Le nombre de femmes inscrites a augmenté de 11,6 % sur un an, tandis que l’augmentation pour l’ensemble des demandeurs d’emploi est de 12,5 %.

Les métiers les plus recherchés par les femmes incluent la réparation et le montage en systèmes horlogers, l’assistance auprès d’enfants, le secrétariat et la mise en rayon libre-service. Il est à noter également que les femmes peuvent rencontrer des freins à l’emploi tels que des contraintes familiales et des difficultés liées à la mobilité. Des écarts de salaires persistent entre les sexes, même si cela tend à diminuer progressivement et il existe une sous-représentation dans les postes à responsabilité.
Les normes sociales et familiales ainsi que certaines discriminations continuent d’affecter leur accès à l'emploi. Elles subissent notamment plus souvent que les hommes le temps partiel. Il faut souligner également que de plus en plus de métiers se féminisent et qu’il n’est pas rare désormais que des femmes se lancent dans une carrière dans le bâtiment, le transport ou d’autres métiers auparavant plutôt destinés aux hommes.
