Dans le cadre de la construction du nouveau gymnase Diderot et de la rénovation de l’actuel, la Ville a lancé une expérimentation : utiliser le bois communal issu de la forêt de Chailluz.

À l’origine, le projet Diderot part d’un constat : le manque d’équipements sportifs sur le quartier de Planoise pour répondre notamment aux besoins des établissements scolaires. La municipalité lance donc la construction d’un nouveau gymnase Diderot et la rénovation de l’ancien, ce qui permettra de doubler la capacité de l’infrastructure. Des locaux annexes, des vestiaires, des bureaux, d’autres salles complètent l’équipement. L’ensemble du projet, construction et rénovation, est budgété à un peu plus de 12 millions d’euros.

La charpente du nouveau gymnase Diderot est fabriquée à partir du bois de la forêt de Chailluz.

Si le nouveau gymnase devrait être mis en service début novembre, il possède une particularité. Dans la conception retenue, il y a un principe de construction en ossature bois, explique Philippe Hery, chargé d’opération en charge de la rénovation-extension du gymnase Diderot. Il était intéressant d’utiliser le sapin disponible dans la forêt de Chailluz. La charpente, par ailleurs fabriquée par l’entreprise Simonin à Montlebon, est donc constituée de bois communal.

Le projet Diderot est une expérimentation, parallèlement à la volonté d’utiliser des bois communaux dans les constructions, dans un contexte où la Ville s’est engagée sur les quarante prochaines années à renouveler son parc forestier. On planifie l’évolution de la forêt sur les quarante ans à venir avec tout un projet de requalification d’espèces, souligne Benjamin Degardin, chargé d’opération à la maîtrise d’ouvrage. En l’espèce, la forêt de Chailluz qui s’étend sur 2 000 hectares compte entre autres 80 hectares de sapins. Ces derniers souffrent de la sécheresse. Le plan de réaménagement de la forêt de Chailluz projette des replants d’essences plus résistantes au changement climatique et moins gourmandes en eau, à l’instar du chêne pubescent. Certains endroits seront laissés à la régénération naturelle.

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Les parcelles actuelles arrivent à maturité avec des problèmes de sécheresse, poursuit Benjamin Degardin. Et il est difficile de vendre du bois vert par solidarité avec les vendeurs de bois scolytés. La réutilisation des bois communaux dans les constructions permet d’avancer sur la planification. Pour autant, ce n’est pas le bâtiment qui régit la coupe forestière. La priorité reste la santé de la forêt. La difficulté est de mettre en phase le calendrier du bois avec les autres, souligne M. Degardin. La période pour exploiter les bois est assez restreinte. Si ça fonctionne, on y va. Si ça ne va pas, au minimum, le bois de structure est une A.O.C. bois du Jura.

Outre le gymnase Diderot, plusieurs autres projets sont à l’étude pour l’utilisation du bois communal pour la structure : la crèche des Orchamps, l’école élémentaire Paul-Bert, l’école primaire des Vieilles Perrières ou encore le futur pôle des Vaîtes. Après la pierre de Chailluz, le bois de Chailluz devient lui aussi un marqueur de construction bisontine.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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