À 21 ans, Guillaume Curtit est un poète.

Guillaume Curtit, originaire des Granges-Narboz et étudiant en Khâgne, a sorti un recueil de poésie baptisé l’“Aire de Rien” et le deuxième vagabonde déjà dans son esprit. Rencontre avec un passionné de lecture et d’écriture poétique.

À travers des jeux de mots contemporains et des compositions littéraires plus classiques, Guillaume Curtit emporte ses lecteurs dans ses réflexions avec espièglerie.

“J’ai eu beaucoup de chance. J’ai rencontré les bonnes personnes, aux bons moments”, justifie le jeune auteur avec modestie, lorsqu’il évoque la sortie de son premier recueil aux éditions Unicité. Le rapprochement avec la poésie a commencé en classe de 4e lorsque Guillaume Curtit a rencontré les écrits d’Arthur Rimbaud : “Je me suis dit que c’était possible d’écrire à cet âge-là !”, confie-t-il. “Ma professeure de l’époque, puis mon professeur de philo en Terminale, m’ont aidé à me développer. Petit à petit, j’ai trouvé mon style, et l’année d’hypokhâgne m’a beaucoup servi, avec de belles rencontres parmi lesquelles Jean-Michel Maulpoix, critique littéraire et auteur. Les cours de prépa ont nourri ma composition et je lis beaucoup. Lire donne un horizon, poursuit-il. Si bien qu’il y a presqu’un an que Guillaume Curtit peut tenir son premier recueil entre ses mains, puisqu’une maison d’édition parisienne a répondu par la positive à son envoi de texte, appréciant la manière ludique avec laquelle le poète se promène dans des sujets plus graves comme l’existence, le temps qui passe, la nature…
L’Aire de rien est un recueil de jeunesse avec beaucoup de poèmes accumulés sans réelle unité. Ce qui prime, ce sont les thèmes de l’enfance, de l’adolescence, du passage à l’âge adulte, et de la nature dont je trouve l’inspiration dans le Haut-Doubs”, définit le poète, qui pour avoir un effet de structure, a décidé de le diviser en deux parties : l’une en vers éclatés, l’autre versifiée.

Ainsi des éclats de vers font danser les pages blanches : “La nuit est / Vaste / Lumière / Remuée” (chaque groupe de mots est mis à la ligne, comme un escalier) tandis que d’autres strophes rangées avec régularité s’imposent : “Il y avait toujours un berger / Non loin d’une vieille chaumière / Dont l’espace à l’air distillé / Par l’alambic des tréflières // Élevait des senteurs d’absinthe / Anisées dans un champ lacustre / Favorable à la fleur d’hyacinthe / Et à tout autre bulbe illustre.”

Sans aucune pression commerciale derrière ce premier tirage, Guillaume Curtit aspire à poursuivre en retrouvant l’authenticité. “Je souhaite écrire une poésie un peu plus compréhensible, tout en essayant de garder un langage essentiel. Je mène une réflexion sur notre rapport à la Terre.” Un deuxième recueil, complètement différent sur la forme poétique, se dessine dans l’esprit de l’auteur. “Je conçois la poésie comme une existence, j’aime réfléchir sur le sens du langage, ses articulations, ses possibilités. J’aimerais ouvrir un peu le langage poétique, être plus terre à terre. Ce n’est jamais fini… Chaque livre est une aventure. L’écriture permet de mieux nous connaître”, développe Guillaume Curtit, qui se destine probablement à une carrière dans l’enseignement. “En enseignant, je m’enseigne à moi-même”, souligne-t-il avec maturité et philosophie.
À la rentrée, il intégrera sa première année de Master en Lettres Modernes, à Strasbourg. Naturellement, son mémoire portera sur la poésie.

Son recueil “L’Aire de Rien” est commandable dans toutes les librairies, ou sur Internet : www.editions-unicite.fr, FNAC.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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