Une reconnaissance franco-suisse fédératrice

Cette candidature a été préparée par un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs, des représentants de musées et de collectivités. Cela ouvre, selon les élus, une perspective d'avenir pour l'horlogerie dans un contexte difficile lié à la Covid.

Ici, les ateliers Zénith au Locle.

Le top de la conférence de presse était donné à 16 heures. Au vu du sujet présenté, l'horlogerie, elle a débuté pile à l'heure au Musée du Temps à Besançon. Normal lorsque l'on connaît l'importance du sujet. Après une procédure d’évaluation de plus de 18 mois, l’UNESCO a inscrit aujourd’hui les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription met en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse, lequel est déjà inscrit depuis 2009 sur la Liste du patrimoine mondial pour l'urbanisme horloger des villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds et depuis 2011 pour cinq sites palafittiques. La Citadelle de Besançon est, elle, inscrite au patrimoine mondial au titre de ses fortifications depuis 2008.

"C'est un beau cadeau en cette année 2020."

"Je suis heureuse et fière, c'est un immense cadeau dans cette année 2020 inédite. Cela ouvre des perspectives importantes. Le défi qui nous attend : que l'on fasse de ce cadeau une future dynamique de nos territoires. C'est une histoire d'avenir avec ce passé commun" développe Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole, humble dans cette réussite car elle n'en fut pas à l'origine. Denis Leroux, président du PETR Pays Horloger, se félicite de cette inscription qui couronne l’excellente coopération franco-suisse. Olivier Bisiaux pour Cryla, société basée à Témis Besançon, s'est dit ému.

La micromécanique fait partie de cette inscription.

Déposée en mars 2019, la candidature était portée par l’Office fédéral de la culture pour la Suisse et par le ministère de la Culture pour la France. Elle a été préparée par un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs, des représentants de musées et de collectivités. "La candidature a été considérée comme exemplaire par l’UNESCO pour la sensibilisation à l’importance au patrimoine culturel immatériel dans un espace transfrontalier" souligne l'Office fédéral de la culture en Suisse.
Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien de Genève à Schaffhouse, de Besançon à Neuchâtel, mais aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix.

Le musée de l'horlogerie à Morteau.

À la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire conjuguent des compétences individuelles et collectives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la mécanique et de la micromécanique.

Alexandre Meyer, horloger à Besançon, vient du monde de l'automobile. "S'il y a un savoir-faire, c'est parce qu'il y a des hommes et des femmes derrière tout cela" réagit le professionnel, qui va chercher les compétences des d'une part et d'autre de la frontière.
Philippe Lebru, horloger à Besançon : "Nous serons plus forts ensemble au niveau mondial."

Une exposition intitulée Transmissions au Musée du Temps et au MIH de La Chaux-de-Fonds.
L'accès au MIH de La Chaux-de-Fonds sera gratuit le 19 décembre, jour de sa réouverture, et une programmation mise en place autour de l'exposition avec la présence d'artisans effectuant des démonstrations.
Le volet bisontin de l'exposition sera à découvrir dès la réouverture du musée du Temps, prévue le 7 janvier.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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