Amoureux des arts, Thierry Chopard-Lallier créait, il y a cinq ans, Grangexpo, un lieu d’exposition unique en son genre, situé en milieu rural, au Chauffaud. Pour fêter cet anniversaire, le Villérier a convié la trentaine d’artistes passés entre les murs de sa grange qu’il a contribués à mettre en lumière.
L'homme derrière Grangexpo n’aime pas s’afficher. C’est plutôt dans l’ombre des artistes et de leurs œuvres que se dessine la personnalité de Thierry Chopard-Lallier. Homme de peu de mots, timide, il se découvre pourtant quand il évoque Grangexpo, son projet de presque toute une vie.
Il y a 25 ans, alors qu’il achète une ferme comtoise à rénover au Chauffaud, il sait déjà qu’il en réservera une partie pour une salle d’exposition. « C’était le but, d’abord le gîte puis la salle d’expo dans la grange », resitue Thierry. C’est en 2020, année du Covid, année où tout ce qui faisait société s’est fermé, qu’il lance sa première exposition. « J’aime les arts, les artistes, leur côté extravagant, loufoque. Je suis un peu timide alors ça me bouscule un peu, ça me fait du bien. On a besoin de culture, encore plus maintenant. L’art nous ouvre à d’autres visions du monde », énonce-t-il simplement.
Électricien de formation, livreur en Suisse, musicien amateur, Thierry Chopard-Lallier est un visiteur des musées et des galeries. Tel un lieu de pèlerinage, il se rend tous les ans à la Fondation Gianadda à Martigny en Suisse. S’il prend soin de mélanger les arts pendant les expositions à Grangexpo, il avoue préférer l’aquarelle.
Grâce à Grangexpo, Thierry Chopard-Lallier offre un lieu d’exposition aux artistes et permet parfois des ventes d’œuvres. Le tout de manière totalement désintéressée et altruiste. Il ouvre ses portes mais ne touche aucun argent, ni des possibles ventes, encore moins des entrées, puisque l’entrée est libre. « Au niveau des ventes, la période est difficile pour les artistes. C’est souvent un coup de cœur. À 90 %, le public de Grangexpo est composé d’habitués, de collectionneurs aussi. Des galeries, il n’y en a plus tant que ça. Mais le but reste les rencontres », souligne Thierry. Depuis cinq ans, Grangexpo a donné un beau coup de projecteur à certains artistes. Comme Marcelle Panthère venue exposer l’année dernière, et qui a attiré collectionneurs et gens venus de Suisse. Thierry Chopard-Lallier a également une pensée pour Mélanie Bachmann, de Grand’Combe-Châteleu, décédée en août dernier à 49 ans. L’artiste-peintre avait exposé lors de la toute première exposition en 2020 et avait séduit des acheteurs. Chaque année, Grangexpo accueille trois artistes trois fois par an, sur trois week-ends. Pour fêter l’anniversaire des cinq ans, Thierry Chopard-Lallier a eu l’idée d’une petite rétrospective. Il a invité les artistes déjà exposés. Une trentaine se réunissent du 20 septembre au 5 octobre. Comme un rappel, sur les murs à l’entrée de la grange, sont placardées fièrement toutes les affiches Grangexpo. Thierry Chopard-Lallier, le souvenir précis, énumère les artistes passés à Grangexpo. Sur la façade, une œuvre signée Thanh, artiste du Bélieu lui aussi exposé à Grangexpo, fait office d’enseigne. La fresque représente trois figures majeures de l’art : Frida Kahlo, Dali et Picasso.
À la nuit tombée, un système fait défiler une maxime de Saint-Exupéry qui symbolise à elle seule ce que représente Grangexpo pour Thierry Chopard-Lallier : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »

