Pour le club Patrimoine de Villers-le-Lac qu’il préside, l’historien local Thierry Munier sort un livre consacré à l’ancien sanatorium de Villers-le-Lac. Une exposition consacrée au sujet est programmée du 11 au 19 octobre.
Les habitants du coin l’ont toujours nommé le Sana, diminutif de sanatorium, établissement pour tuberculeux que cet immense bâtiment a abrité depuis son entrée en fonction au début des années quarante jusqu’en 1970, avant de devenir un hôpital psychiatrique jusqu’à sa fermeture définitive à la fin des années quatre-vingt, puis sa démolition dans les années 2000. C’est cette longue saga que Thierry Munier s’est proposé de ressusciter à travers un ouvrage richement illustré de 118 pages qu’il sortira à l’occasion de l’exposition du club Patrimoine (du 11 au 19 octobre, salle de la Pastourelle à Villers-le-Lac, rue Parrenin).
Le Sana, qu’il ait été cet établissement pour tuberculeux ou un hôpital psychiatrique, a toujours été entouré d’un certain mystère, il suscitait souvent une petite appréhension inconsciente de la population locale analyse le professeur d’histoire. Comme c’était un sujet finalement assez méconnu, je me suis dit qu’il était intéressant de pouvoir y consacrer un ouvrage.

Après de longues heures passées à recueillir documents d’époque et illustrations aux archives départementales du Doubs à Besançon et recueilli les témoignages et documents de particuliers qui ont connu l’époque du Sana, Thierry Munier s’apprête à mettre la dernière touche à cet ouvrage intitulé “Le sanatorium des Genévriers” (118 pages, 15 euros). Le livre est déjà disponible à la commande auprès de l’auteur et sera également vendu lors de l’exposition du club Patrimoine.

Celle-ci présentera une vingtaine de panneaux grand format sur lesquelles les organisateurs dérouleront l’histoire de l’établissement, de sa construction dans les années trente à sa démolition, avec les différentes périodes qu’il a connues, y compris l’occupation allemande dans les années quarante.

Au milieu de l’exposition, on présentera sur une grande table la maquette du Sana que l’architecte avait fait faire avant sa construction. Elle était conservée dans un grenier par la mairie de Villers-le-Lac et n’a jamais été exposée au public ajoute M. Munier. L’exposition sera également agrémentée d’une série d’objets qui avaient été sauvés in extremis de la disparition au moment de la démolition de ce long paquebot de pierre et d’acier dont il ne reste plus rien aujourd’hui que les souvenirs de ceux qui l’ont connu, et désormais ce livre pour les curieux qui veulent découvrir son histoire. Plus de vingt ans après sa démolition, le sujet suscite encore des questions : pourquoi a-t-on pris la décision de le démolir, ne pouvait-il pas être conservé et reconverti ? À quelques années près, cet immense bâtiment aurait pu bénéficier d’une loi qui protège désormais le patrimoine bâti du XXème siècle. De cette épopée, il ne reste aujourd’hui que l’ancienne maison du directeur et en face, les anciens logements des directeurs adjoints et des cadres hospitaliers.
