"On essaie d'anticiper les interrogations des travailleurs frontaliers", explique Valérie Pagnot, juriste à l'Amicale des Frontaliers (photo prise avant le confinement).

L'association qui défend depuis plus de 50 ans les intérêts individuels et collectifs des travailleurs frontaliers maintient une permanence téléphonique et numérique pour répondre aux questions des adhérents. Entretien avec Valérie Pagnot, juriste à l'Amicale des frontaliers.

La Presse du Doubs : L'économie frontalière semble tourner au ralenti, cela signifie-t-il un recours au chômage partiel côté suisse ?
Valérie Pagnot : Cela commence à se mettre en place mais on ne sait pas si toutes les entreprises pourront y avoir accès, car tout le monde n'a pas la même définition de la notion d'activité indispensable en Suisse ou en France.

Qu'en est-il de l'horlogerie ?
VP : Une grande partie des sites de production ont fermé leurs portes en privilégiant le télétravail quand c'était possible. Quand l'entreprise choisit de fermer d'elle-même, c'est elle qui paie ses salariés sans solliciter les aides de la Confédération.

Les entreprises qui continuent à fonctionner sont aussi soumises aux mesures de protection des salariés ?
VP : Oui. Il existe un guide des mesures à mettre en place en cas de pandémie, édité par la Confédération. Certaines entreprises ont adopté de nouvelles rotations dans les équipes. Si des salariés sont inquiets par rapport à leur protection au travail, ils peuvent solliciter le service d'emploi cantonal qui sollicite alors la police pour effectuer des contrôles.

80% du salaire brut pour le salarié

Le dispositif de chômage partiel est possible quand l'ordre de fermeture est prononcé par les autorités, c'est bien cela ?
VP : Les entreprises font alors la demande auprès de la caisse de chômage cantonale qui indemnise le travailleur à hauteur de 80% du salaire brut. Rappelons que dans ce cas de figure, c'est la Suisse qui paie contrairement à une procédure de licenciement d'un frontalier où c'est le pays de résidence, donc la France, qui indemnise le chômeur.

Le télétravail est de circonstance à l'Amicale ?
VP : Tout à fait. On répond aux mails. Il y a aussi une permanence téléphonique. On essaie également d'anticiper sur notre site Internet les questions et les réponses que pourraient se poser les travailleurs frontaliers.

https://www.amicale-frontaliers.org/actualite/covid-19-foire-aux-questions


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