L’ouverture d’un nouveau jardin botanique après la fermeture de celui de la place Leclerc en 2017 était très attendue. Le Biome a ouvert ses portes, avec trois espaces complémentaires : le jardin, les serres et la Fabrika.
Dans les serres, on passe d’un environnement chaud et humide où s’épanouissent des centaines de végétaux à la luxuriance tout exotique, originaires des cinq continents (avec notamment une nouvelle collection de plantes originaires d’Océanie), tandis qu’à l’étage inférieur on traverse la serre dans une atmosphère beaucoup plus sèche où vivent les cactus et autres plantes grasses. Dehors, c’est un agréable parcours ponctué de massif qui attend les visiteurs sur plus de 3 hectares. Bienvenue au Biome, le nouveau jardin botanique de Besançon, installé à l’entrée du site de la Bouloie, route de Gray. Au total, près de 3 500 espèces végétales sont à découvrir ici. 60 % des plantes installées ici proviennent de l’ancien jardin botanique de la place Leclerc dont les plants avaient été conservés à l’Orangerie municipale de Besançon. Les 40 % restantes sont nouvelles.
Un biome désigne habituellement un ensemble d’écosystèmes caractéristique d’une aire géographique : forêt équatoriale, désert, etc. Depuis son ouverture au public à la rentrée, le Biome est également le nom que ses concepteurs ont donné au nouveau jardin botanique de Besançon, aux serres attenantes et à la Fabrika, l’espace dédié à la culture et aux sciences sur le campus de la Bouloie. L’ensemble de ces trois équipements voisins forment donc le Biome. À voir la fréquentation des lieux aux beaux jours, les Bisontins semblent se l’être rapidement appropriés. L’Université et ses partenaires ont mis les moyens de leurs ambitions dans ce projet largement approuvé par Anne Vignot, plus de 4,25 millions d’euros rien que pour les serres.
Le projet est né il y a près de vingt ans, quand l’actuelle maire de Besançon était responsable du laboratoire chrono-environnement à l’Université de Franche-Comté (aujourd’hui Marie et Louis Pasteur). C’est cette même Anne Vignot qui en 2014 a relancé le projet qui patinait, au moment où elle devenait l’adjointe à l’environnement du maire Jean-Louis Fousseret. « Ce projet dépendait de financements croisés assez complexes, notamment des contrats de plan État-Région, ce qui explique le délai assez long pour sa réalisation. Il y a eu aussi quelques défaillances d’entreprises qui ont ajouté des retards » note Arnaud Mouly, le directeur du jardin botanique de Besançon qui voit dans ce nouveau Biome « un lien direct entre l’Université, la recherche, et la société. »

Ce lien se traduit notamment à travers les expositions qui seront présentées à la Fabrika, par exemple celle en cours consacrée aux sciences cognitives et à la mémoire. Ce nouveau lieu du savoir servira également de terrain de jeu à la science participative que l’Université proposera aux élèves des établissements scolaires du Grand Besançon à travers des animations régulières. C’est aussi là que les enseignants en écologie, pharmacie, biologie trouveront les supports pédagogiques pour leurs étudiants, là encore que seront cultivées les plantes à destination des chercheurs pour leurs travaux. « Ce lieu a enfin une vocation de conservation biologique. Nous travaillons régulièrement à des plans d’action à l’échelle nationale, pour tester par exemple les modalités de culture de plantes en danger d’extinction » ajoute Arnaud Mouly.
L’emplacement du Biome n’a pas été choisi par hasard. De par sa proximité immédiate de la fac de sciences, mais aussi parce qu’il se situe non loin du quartier populaire de Montrapon et du C.R.O.U.S., il est censé aussi toucher des publics pour lesquels l’accès à la culture scientifique a été jugé prioritaire par les élus locaux.
