Plusieurs fois championne de France, la Bisontine s’est lancée dans un nouveau défi en mettant sur pied une méthode facilitée pour apprendre l’anglais. Son application web, disponible dès avril, veut accompagner y compris les grands débutants

Permettre de passer d'aucune connaissance en anglais à un niveau avancé, tel est le pari fou que fait cette ancienne championne de course d’orientation (C.O.). “En tant que Français, on est souvent complexé. Moi-même qui croyais avoir un bon niveau en anglais, ai été surprise en allant vivre un an en Norvège. J’avais du mal à m’exprimer, à tel point que j’ai préféré apprendre le norvégien.”

Membre de l’équipe de France de C.O. pendant quinze ans, la Bisontine a eu l’occasion de participer à de nombreuses compétitions et beaucoup voyager. En faisant partout le même constat. “Nous avons l’un des plus bas niveaux d’anglais. La France est 30ème sur 34 au niveau européen, alors que la Norvège est dans le top mondial. Pourtant, nous ne sommes pas plus bêtes qu’eux ! Mais là-bas, ils ont une autre relation à l’anglais et sont davantage immergés.”

Le problème se trouve dans nos méthodes “peu optimales” d’apprentissage, selon elle. “Rabâcher des verbes irréguliers et de la grammaire ne participe pas à apprendre un anglais efficace.” Léa Vercellotti en sait quelque chose pour en avoir fait sa profession. “Quand je suis revenue de Norvège, je me suis lancée dans une licence et un master en langues étrangères appliquées.” Ces cinq années supplémentaires de théorie ont achevé de la convaincre d’adopter une approche “davantage basée sur la compréhension orale et pratique.”

Au top de l’orientation pendant des années, Léa Vercellotti guide à son tour les apprenants.

Après avoir donné divers cours en entreprise, dans des écoles de commerce, à l’Est’M Pigier, l’E.N.S.M.M., etc., elle a finalement lancé en 2020 sa chaîne YouTube, LéaEnglish. 260 000 abonnés la suivent aujourd’hui. “J’y propose des formations en ligne, des packs d’apprentissage…”

Dans la continuité de sa démarche, elle vient donc de créer une application web pour tous les francophones. Un outil pour apprendre à parler anglais comme on en voit beaucoup, mais qui a la particularité de regrouper quatre compétences clés sur la même interface. “On y travaille son vocabulaire avec cinq nouveaux mots chaque jour, et on a accès en même temps à des podcasts et une mise en pratique, par le biais d’une conversation avec un tuteur virtuel.” L’utilisateur peut ainsi habituer son oreille à la langue anglaise avec l’appui du texte et de sa traduction en français, mais aussi dialoguer avec l’interface par écrit ou en fonction orale. “En général, on nous propose l’un ou l’autre. Ce sont aussi souvent des anglophones qui se cachent derrière les textes, pour des niveaux déjà plus avancés. Là, c’est adapté à tous.”

Léa avance même qu’en 10 mois avec cette méthode, un débutant peut atteindre un niveau de langue courant. “Je pars de la règle des 80/20, avec l’idée que 20% de l’anglais suffit dans 80% du temps. 3 000 à 5 000 mots suffisent pour parler couramment et seuls 5 des 12 temps de conjugaison sont utilisés au quotidien”, résume-t-elle.

Sa solution s’adresse aux adultes, mais peut également toucher les adolescents. Elle sera accessible à partir d’avril sur son site, lea-english.com (via un abonnement mensuel ou annuel) et pourrait être rendue disponible à l’avenir sur App Store et Google Store, si cela fonctionne bien. Une façon de boucler la boucle pour cette polyglotte, qui parle anglais, espagnol, norvégien, allemand et un peu chinois. Longtemps médiatisée pour ses résultats sportifs, elle fait aujourd’hui du e-learning, sa spécialité. Sans avoir complètement raccroché avec les courses d’orientation. “J’ai découvert cette passion au collège et ça ne m’a jamais quitté”, avoue Léa. Celle qui a couru autrefois pour des clubs étrangers et qui est toujours licenciée à l’Orientation team Besançon (O.T.B.), continue de participer régulièrement à des compétitions. Elle sera notamment présente au championnat du monde vétéran cet été, et partira comme chaque année en famille pendant les deux mois de vacances faire de la course d’orientation en Finlande ou en Suède, berceaux de la discipline.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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