Sa hiérarchie lui reproche l'utilisation de WhatsApp

Claire Michaud est professeure d'histoire-géo au collège Victor-Hugo à Besançon. Pour des raison techniques, elle a gardé le lien avec ses élèves via le réseau social WhatsApp, au lieu du logiciel ProNote préconisé. Le principal du collège répond.

Le collège Victor-Hugo à Besançon.

Garder le lien avec les élèves, qu'ils disaient ! Au début du confinement, l'Académie rappelait lors d'une conférence de presse cette impérieuse nécessité aux professeurs. Peut-être a-t-elle omis de préciser certains points, à en croire l'histoire de cette professeure du collège Victor-Hugo de Besançon, sommée d'arrêter d'enseigner par son chef d'établissement parce qu'elle utilise le réseau social WhatsApp pour délivrer ses cours.
Défendue par des parents d'élèves, l'enseignante a accepté de nous répondre après qu'une pétition de soutien a été lancée. Déjà 800 signatures récoltées :

Sign the Petition
Trop impliquée une enseignante à Besançon est forcée d’arrêter d’enseigner !

Que lui reproche son chef d'établissement ? D'utiliser WhatsApp, un réseau social (interdit aux moins de 16 ans), pour délivrer ses cours à ses classes de 6e, 5e, et 3e. "La loi l'interdit !, répond le principal, joint par téléphone. Il s'agit de la protection des données personnelles que ce réseau social ne peut pas garantir. J'ai alors proposé à cette professeure dès le début une autorisation d'absence" expose-t-il. Une absence que l'enseignante a refusé avant de céder, "sous la pression" dit-elle. Le principal n'a pas souhaité commenter.
Depuis son domicile, celle qui est aussi mère de famille de six enfants nous donne sa version : "Avec la classe virtuelle, je n'arrive pas à me connecter. J'ai alors proposé à mes élèves de les retrouver sur WhatsApp tout en demandant l'autorisation des parents. 8 seulement sur environ 200 ont préféré que j'envoie les cours par mail. Mon chef d'établissement m'a appelé tous les jours pour me demander de ne pas continuer sur WhatsApp. J'ai essayé de trouver des solutions techniques avec l'appui d'un technicien mais ça n'a pas fonctionné. J'ai alors continué de garder le lien avec mes élèves mais il m'a mis la pression en utilisant une lettre d'un parent d'élève contestant un de mes cours sur l'actualité liée au Covid-19... alors que j'ai toujours respecté le programme. J'ai cédé... mais je suis en colère car c'est la liberté qui est attaquée" témoigne l'enseignante aujourd'hui remplacée. Elle a donc  bien signé une autorisation d'absence le 10 avril... sauf qu'elle veut toujours travailler. Ses élèves lui ont adressé de nombreux messages - par WhatsApp - pour la soutenir.

Exemple de Pronote. (capture d'écran)

Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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