Généralisée depuis un an, la vidéo-verbalisation permet de réduire les stationnements gênants, notamment dans la Boucle. Même s’il reste encore à faire sur le sujet.

Feux rouges grillés, dépassement en ligne blanche, stationnement sur les espaces piétons… Les incivilités routières ne sont pas rares, à Besançon comme ailleurs. Pour y remédier, la Ville utilise depuis 2016 les caméras de vidéo-surveillance pour la vidéo-verbalisation. Expérimenté d’abord sur le parvis de la gare Viotte par la précédente municipalité, le dispositif a été élargi début 2023 à l’ensemble de la ville.

Les caméras ne se montrent pas toujours dissuasives.

Plusieurs automobilistes s’y sont depuis fait prendre. Le plus souvent sans même s’en rendre compte (N.D.L.R. : ce mode de verbalisation ne nécessitant pas l’interception du conducteur). “C’est un agent de la police municipale qui se charge de constater l’infraction depuis un écran de contrôle”, précise Benoît Cypriani, adjoint en charge de la sécurité et de la tranquillité publique à la Ville de Besançon. À la différence de la vidéosurveillance qui est, elle, assurée par de “simples” opérateurs, chargés de prévenir au besoin la police municipale ou nationale.

Comment cela se passe-t-il concrètement ? L’image du véhicule en cause est en fait capturée pour identifier sa marque et lire les numéros de sa plaque d’immatriculation. Un procès-verbal est alors dressé, puis transféré automatiquement au Centre national de traitement de Rennes (C.N.T.) qui envoie l’avis de contravention au domicile de la personne concernée. Ce qui conduit parfois à cet effet de surprise : les automobilistes incriminés s’en remettant à l’habituel “pas vu, pas pris.”

La procédure s’appuie sur les 275 caméras installées dans l’espace public et permet de relever à distance jusqu’à 11 infractions routières. On retrouve bien sûr parmi celles-ci le non-respect des limitations de vitesse, le défaut du port de la ceinture (et du casque pour les 2 roues), ou même l’usage du téléphone portable. Mais aussi et surtout le stationnement sauvage. “Nous avons prévenu, dès le début du mandat, que nous serions attentifs à cette question du stationnement gênant. Pour le moment, il y en a encore beaucoup en ville”, reconnaît l’adjoint. En double file, sur les espaces réservés aux piétons ou aux vélos, devant les sorties d’immeuble ou sur les voies dédiées aux transports publics… divers véhicules continuent de poser problème. Principalement dans le périmètre de la Boucle. La vidéo-verbalisation permet d’intervenir sur ce phénomène, même si “proportionnellement plus de verbalisations restent effectuées par les patrouilles de police ou les agents de surveillance de la voie publique (A.S.V.P.) sur place”, souligne Benoît Cypriani. En zone de rencontre, une amende de 4ème classe de 135 euros s’applique, avec possibilité de mise en fourrière immédiate.

Deux associations (Trottoirs libres et Vélo Besançon), remontées contre ces stationnements illicites, avaient également saisi le tribunal administratif en 2020 dénonçant la carence de la Ville, et lancé l’initiative des P.V. pédagogiques. Sans véritable suite donnée. Il resterait ainsi à faire sur le sujet. En ce début de l’année et à date de fin avril, “448 P.V. ont été dressés par le biais de la vidéo-verbalisation”, fait savoir l’adjoint. Toutes infractions confondues.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Bisontine
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