Des habitants des écarts de Charquemont se mobilisent pour que leurs enfants puissent bénéficier d’un ramassage au plus près de leurs domiciles. Pour l’instant, en vain.
Sept collégiens des Cerneux-Tissot (2), du Boulois (2) et de la Chapelle-du-Vaudey (3) sont contraints d’aller prendre leur car de ramassage scolaire à l’arrêt du stade à Charquemont avec un départ à 7 h 20. Il s’agit d’un périple à pied de 4,5 kilomètres sur une voirie peu sécurisée, sans trottoir et sans garantie de déneigement au petit matin. « Bien sûr, nous nous sommes arrangés entre parents depuis la rentrée scolaire, mais nous travaillons tous et il ne peut s’agir que d’une solution temporaire », regrette une des mères de famille. « J’ai trouvé un accord avec mon patron pour aménager mes horaires le matin, mais seulement jusqu’aux vacances de la Toussaint », ajoute une autre maman. L’hiver arrivant, tous se sont mobilisés pour trouver une solution pérenne. Le transport scolaire est une prérogative de la Région Bourgogne-Franche-Comté. « Nous avons eu un contact avec leurs services, nous appuyant sur leur règlement. Il stipule que dès que plus de trois enfants se trouvent à plus de trois kilomètres du point d’arrêt le plus proche, une solution doit être proposée. Mais un article de ce règlement spécifie également que la Région se réserve le droit de ne pas créer un nouvel arrêt en fonction du coût généré et de la sécurité du transport », précise le père d’un des enfants.

Ils sont donc intervenus auprès de Roland Martin, maire de Charquemont. Michel Neugnot, vice-président aux mobilités et aux transports à la Région Bourgogne-Franche-Comté apporte des précisions. « Toutes les demandes de changements concernant l’aménagement des lignes ou d’horaires doivent parvenir à la Région avant le 31 mars de l’année en cours afin de pouvoir être matériellement traités pour la rentrée scolaire. Or nous n’avons reçu que tardivement la lettre d’alerte de Roland Martin, maire de Charquemont », note-t-il. Ce courrier stipulait d’ailleurs que la commune était prête à financer partiellement les coûts liés à cette demande. « Nos services travaillent sérieusement sur ce sujet et étudient la possibilité de changer le parcours. Mais nous avons trois objectifs prioritaires : la faisabilité du passage du car sur le réseau routier qu’il devra emprunter, la sécurité des personnels et des passagers, et l’impact sur les autres enfants de l’augmentation du temps de parcours inévitable pour desservir un écart », précise l’élu régional.

Il cite d’ailleurs un exemple récent où un changement d’itinéraire demandé par quelques parents a contraint la majorité des enfants à un temps de parcours allongé d’un quart d’heure et a suscité une réclamation de leurs familles. « Je comprends parfaitement les arguments, mais nous devons sans polémique continuer à travailler sur ce sujet dans le respect de nos règles de transport scolaire », poursuit Michel Neugnot. Roland Martin confirme avoir eu une réunion avec Nicolas Ryser de la Région dès le 12 août dernier. « Nous n’avons en tant que commune aucune intention d’endosser la lourde responsabilité qu’est le transport scolaire alors qu’il s’agit d’une compétence de la Région. Suite à l’obtention d’un devis de Mobigo de l’ordre de 35 000 euros, nous avons pris la décision en conseil municipal de faire un effort financier en prenant en charge un maximum de 30 % de ce devis », affirme-t-il. La solution est donc bien entre les mains de la Région et les parents gardent l’espoir d’une décision favorable avant l’arrivée de la mauvaise saison.
