La grande majorité des entreprises industrielles a cessé son activité côté suisse

Comme en France, le chômage partiel a été facilité par les autorités. Près de 70% des 500 entreprises de l'arc horloger suisse y auront recours.

La branche horlogère emploie 50 000 personnes en Suisse, dont plusieurs milliers de Français.

En Suisse également, comme en France, les chiffres évoluent tous les jours. À la seule échelle du canton de Neuchâtel, à ce jour et tous secteurs d'activité confondus, "près de 2 000 entreprises, qui représentent un volume de quelque 30 000 emplois ont ouvert un dossier de chômage partiel. Cela correspond grosso modo à 30% des emplois du canton" indique Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d'Etat à Neuchâtel. Selon l'élu, un peu plus de la moitié des emplois concernés relèvent du secteur industriel, un peu moins de 10% dans le domaine de la construction et le solde dans les activités tertiaires, notamment l’hôtellerie-restauration et le commerce.
C'est donc dans l'industrie que le recours au chômage partiel est le plus massif.


Pour toucher le chômage partiel quand on travaille en Suisse, il faut justifier de 12 mois de travail au cours des deux dernières années. Le montant de l’indemnité s’élève à 70 % du salaire de référence et la durée d’indemnisation varie de 9 à 24 mois. Les conditions d'accès ont été assouplies depuis la crise sanitaire.

Dans ce contexte, quid des entreprises horlogères ? D'après la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse basée à La Chaux-de-Fonds, environ un quart des effectifs horlogers qu'elle regroupe (sur 50 000 au total entre Soleure et Genève en passant par les montagnes neuchâteloises) continue à travailler, "essentiellement du personnel administratif, et toutes ces personnes-là travaillent à la maison actuellement et ne sont pas concernées par le chômage partiel" note François Matile, secrétaire général de la CP. Selon ce dernier, 70% des entreprises horlogères suisses seraient actuellement engagées dans une procédure de chômage partiel.

François Matile, secrétaire général de la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse.


Depuis le 16 mars, les conditions pour prétendre accéder au chômage partiel en Suisse ont été assouplies. "Le chômage partiel peut désormais également être octroyé aux salariés dont la durée d’engagement est limitée et aux personnes au service d’une organisation de travail temporaire. Le chômage partiel pourra également être accordé aux personnes qui occupent une position assimilable à celle d’un employeur. Il s’agit par exemple des associés d’une SARL qui travaillent contre rémunération dans l’entreprise. Les personnes qui travaillent dans l’entreprise de leur conjoint ou partenaire enregistré pourront également profiter du chômage partiel et faire valoir une indemnisation forfaitaire de 3 320 francs pour un poste à plein temps" détaille le secrétariat d'Etat suisse à l'économie. f
Facilité supplémentaire : le délai de carence pour pouvoir bénéficier du chômage partiel, qui avait déjà été raccourci, est supprimé. "L’employeur ne devra ainsi assumer aucune perte de travail" ajoute l'administration.
Le système suisse propose également aux parents qui doivent interrompre leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants une indemnisation. "Les indemnités correspondent alors à 80 % du salaire et sont plafonnées à 196 francs par jour."  
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